lundi 16 novembre 2009

Les "Années 90" au pied du Mur : les nouvelles technologies (1)



Partie I : Tout savoir et tout oublier ? Merci Internet...


Au milieu des années 90, Internet portait les grandes promesses d’une société en réseau et de l’accès au savoir pour tous. A peine le temps de dater mes CD-ROM au carbone 14 que le réseau télématique mondial est devenu la grande boutique du monde et un superbe outil de contrôle social. Des petits génies de l’informatique décorés par Catherine Trautmann aux sanctions infantiles prévues par Hadopi, le Web c’est plus ce que c’était.



A peine sorti de sa base militaire, Internet nourrit les phantasmes. Avec le réseau télématique mondial, on a accès à tout. Génial. Il parait même que Bill Clinton répond aux questions sur le site de la maison blanche. On peut enfin vraiment tout savoir. Pour certains utopistes du Cnet fini les clivages sociaux, on est tous égaux devant la toile, chacun peut s’exprimer et partager la connaissance universelle. Les sociologues aux penchants libertaires s’en donnent à cœur joie.

retrouver ce média sur www.ina.fr

Plus proche des préoccupations de monsieur Windows 3.1 (nous tous ici) Internet c’est l’accès à… on sais pas trop quoi, mais rapidement. Les informations voyagent à la vitesse de la lumière. On va enfin pouvoir redevenir capricieux et exiger tout, tout de suite. Pas si vite finalement, les PPT ne suivent pas la cadence. La société du téléphone reste accrochée à son minitel, le réseau et pas encore au top, la technique non plus.


Avant de la ramener, il va falloir ramer.

Même à la fin des années 90, le multimédia n’a rien d’immédiat. Avant d’espérer un accès sans coupure, il faut prévenir maman de ne pas décrocher le téléphone pendant qu’on surfe : « Maaaaannnn !!!!? Touche pas au téléphone pendant que j’surfe pliiiiizze ! » Ensuite vient le doux bruit du modem 56K, en pleine tentative de connexion. 4 requêtes sur Altavista plus tard, toujours rien. Les recherches du genre « Je veux voir Cindy Croford a poele » font perdre les précieuses minutes qui rendaient crédibles les recherches improbables commandées par une prof de math qui n’a jamais vraiment existé.


Enfin la première image commence à charger. La photo de Cindy Crawford met un peu plus de 47 secondes à atteindre le saint sillon inter mammaire. L’image charge par le haut. D’abord la choucroute, viennent ensuite les yeux de biche mi clos, pause. Merde ça coupe. Le chargement reprend, le grain de beauté au coin de sa bouche ouverte, on frémit. Quand arrive le cou, on tend l’oreille histoire de faire le point sur la distance qui sépare maman de l’écran 15’. Les épaules, mmmm. Enfin alléluia l’opulente poitrine apparait. Mais pudique, le top model se cache les cookies de ses mains qu’on imagine déjà ailleurs. Le reste de l’image n’est que du bonus. On a eu finalement ce qu’on voulait, du rêve et envie d’y retourner.

L’exhibitionnisme sauvage, le gonzo de la voisine, viendra plus tard avec le 2.0, le Web d’aujourd’hui comme le dit si bien Frédéric Lefebvre, notre meilleur vendeur de la nouvelle manière de penser Internet.

Grâce à lui et à adidas, Internet sert désormais plus à vendre des pompes à 180 dollars et à punir les chômeurs qui téléchargent illégalement qu’à contrer le bourrage des urnes en Iran. Ok c’est pas complètement vrai. Mais qui a des nouvelles de persiankiwi sur Twitter ?

Aucun message depuis le 24 juin. C’était pourtant le témoin le plus visible de la vague verte en Iran après les dernières « élections » présidentielles. Pendant quelques jours Internet était redevenu ce que certains espéraient de lui à ses débuts. Non d’un seul coup plus rien sur lui, persiankiwi a disparu.

Ca intéresse qui ? Bah personne, qui s’en souvient ?

A venir :

2. Dis papa, c'était comment la vie privée avant ?

2 commentaires:

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