jeudi 29 avril 2010

Etes vous prêt à survivre après la fin du monde ? Le guide de LMDC.


Les Mayas l'ont prédite depuis des siècles : la fin du monde est prévue pour le 21 décembre 2012. Gloups. Pourtant, vous vous dites sûrement que vous avez le temps, que de toutes façons, c'est encore une prophétie qui ne se réalisera pas etc...mais c'est une erreur. Vous devez vous préparer à survivre à toute forme d'apocalypse, à n'importe quel moment. Imaginez que vous fassiez parti des 0,001% de survivants à cet apocalypse, et que vous ne vous soyez pas préparé à survivre ? Vous vous en rongeriez alors les ongles de pieds toute votre "désormais"courte existence.

Pour éviter cette situation inconcevable, nous vous invitons donc à prendre rapidement connaissance de ce guide post-apocalyptique, qui a été rédigé depuis plusieurs semaines par notre spécialiste en survie : Albert Gamote. Loin de lui l'idée de vous affoler ou de lancer un compte à rebours. Son seul objectif au travers de la publication de ce guide est de vous former à la survie afin de prendre le dessus d'emblée, et de prolonger arithmétiquement votre espérance de vie. Et vous verrez, ce ne sera pas chose facile tant les codes de la nature reprendront très vite le dessus. Vous regretterez très rapidement les règles et usages de votre civilisation pré-apocalyptique.

Bonne lecture, et surtout bonne chance aux survivants.

L'équipe de LaMoucheDuCoq

Préparer l'avenir 1 : enfin un guide de survie pour ceux qui n'ont pas envie de sauver le monde. Tome 1 : la nourriture



Le sommet de Copenhague est terminé. Soit.

Il n’a pas changé ce qu’on voulait qu’il change, il n’a pas abouti aux décisions qu’on attendait, il n’a résolu aucun conflit et chacun est reparti comme d’habitude, avec le sentiment agréable d’avoir enfin fait bouger rien du tout. Les petits fours sont tombés, le champagne a coulé, des milliers de mots bienveillants ont été échangés, si c’est pas rien ça alors… Après tout Rome ne s’est pas faite en un jour, et le climat attendra qu’on lui dise où faire caca. On va pas se laisser mettre la pression par deux ours polaires et trois hippies quand même.

Les dirigeants de notre planète font un savant calcul : quand les sept plaies du GIEC s’abattront sur la planète et ses occupants (surtout sur ses occupants en fait), soit leurs mandats seront terminés et ils auront beau jeu de créer des fondations et de critiquer avec condescendance l’inaction potelée du pouvoir en place, sur ton de « je l’avais bien dit mais personne n’a voulu m’écouter », soit ce sont des dictateurs et après tout, ce qu’on pense d’eux, ils s’en carrent l’oignon. Résultat, on construit la digue gravier après gravier en fêtant chaque caillou pendant 40 jours et 40 nuits alors que les cavaliers de l'apocalypse sont déjà garés devant la salle des fêtes.

Puisque, donc, rien ne sera fait pour nous sortir de là, autant prendre acte et préparer l’après. Organisons notre survie maintenant pour nous trouver en haut de la chaîne alimentaire lorsqu’on devra défendre la cuisine à l'arme lourde.

La survie s’organisera donc en plusieurs étapes, que nous déclinerons au fil des semaines. Merci à ceux du fond de suivre, il n’y aura pas de polycopié à la fin. La rédaction stocke le papier pour chauffer les locaux.



PREMIERE ETAPE : SE NOURRIR

Le nouveau monde qui nous sera proposé ne comprendra pas de Fast Food, pas de supérette, pas de traiteur… Ce qui ne sera pas un problème pour les provinciaux (qui auront probablement toujours les Caféterias Casino et les camions à pizza) deviendra une réelle problématique pour les citadins, qui se lasseront vite de ronger le crépi des murs. Plusieurs solutions s’offrent à eux :

- Le cannibalisme : solution la plus évidente il est vrai, quoique la plus risquée...qui sait si le sympathique quidam que vous êtes en train de boulotter n’aurait pas pu vous expliquer la course des planètes par exemple. Vous pourriez également tomber sur l'un des nombreux contaminés qui peupleront les files d'attentes de la soupe populaire, ou encore sur un alcoolique ou un drogué. Quoique dans ces deux derniers cas, l'expérience peut prendre un aspect ludique bien réconfortant en ces temps troublés. Attention avec les piercings toutefois.

- Le vol et le pillage : pas le plus simple vu que les réserves seront probablement défendues par d’autres personnes plus rapides que vous, et normalement mieux nourries. Il est également à prévoir d'être un peu moins bien accueilli à partir du deuxième ou du troisième raid. Cependant un pillage réussi peut vous fournir de quoi manger pendant quelque temps, d’autant que complété de cannibalisme il permet de conserver un régime varié. Un groupe de mercenaires ou de hooligans peut vous être de la plus grande utilité, mais n'oubliez pas que plus de monde nécessite plus de nourriture. Et que pour un hooligan, vous êtes aussi de la nourriture.

- La chasse : même dans une grande ville, le gibier peut s'avérer foisonnant pour qui sait regarder ; pigeons, rats, chiens, chats, touristes, toutes sortes d'animaux vous permettrons de varier votre alimentation à condition d'avoir un minimum d'adresse et de ne pas être trop regardant sur l'origine du produit. Cela dit, le goût et les maladies véhiculées par la plupart d'entre eux vous motiveront sans doute rapidement à étudier les deux premières solutions.

- L’abstinence : solution la plus court terme. En effet, il est prouvé que si on ne mange pas pendant deux semaines, eh ben on meurt. Rien ne sert de prendre exemple sur le serpent ou le crocodile, nous n'avons rien à voir génétiquement avec ces deux poissons. Préférez l'une des solutions précédentes.


Nous verrons dans un prochain chapitre, comment protéger ce corps si bien entretenu qu'est le vôtre. D'autant que votre charge pondérale fera l'effet d'un aimant pour tous les petits camarades qui auront choisi le cannibalisme. Quand on vous dit que la fin du monde c'est fun.

Préparer l'avenir 2 : enfin un guide de survie pour ceux qui n'ont pas envie de sauver le monde. Tome 2 : la sécurité

Notre guide de survie continue donc, avec la deuxième partie la plus vitale pour un survivant post-fin du monde.


DEUXIEME ETAPE : SE PROTEGER

Une fois la question de la nourriture réglée, vous aurez sur les bras un nouveau problème (le problème des riches me direz-vous).

L’eau, la nourriture et les filles avec des dents seront des denrées rares, nombreux seront les prétendants à la vie chère. Il convient de s’armer en conséquence. Si vous n’avez pas eu jusqu’ici la présence d’esprit d’apprendre l’Aikido on le maniement des armes lourdes, on ne peut rien pour vous. Peut-être qu’en proposant en premier la fille avec des dents vous pourrez garder de quoi manger ?

S'il va de soi que vous êtes de toute façon plus ou moins foutu, il existe un certain nombre de précautions et de techniques simples qui peuvent vous permettre d'éviter de chasser pour les autres ou de finir en esclavage sexuel. La liste ci-dessous est non exhaustive, mais elle regroupe à notre sens les grands axes d'une survie saine et confortable.

- Installez-vous dans un endroit sûr. Le haut d'un à-pic, une grotte, avec de la chance un bunker ou la Tour Eiffel, plus l'accès est complexe mieux c'est. Equipez-vous également de tout ce qui peut vous avertir à l'avance de l'arrivée d'inopportuns ; clochettes, explosifs, chats, le dressage d'oiseaux de proie à la communication en morse est une option à envisager si vous le sentez et si vous n'avez vraiment rien d'autre à foutre. En revanche, bannissez tout ce qui fonctionne à l'électricité, vous avez toutes les chances d'avoir de mauvaises surprises.

- Restez discret. Ne parlez à personne de votre cachette, à moins d'être sûr de l'emmener ou de le manger. Ne faites pas de feu, parlez à voix basse, marchez courbés. N'hésitez pas à pousser de petits grognements et à soulever de petites mottes de terre si vous détectez un observateur. Urinez un peu tout le temps pour rester dans le personnage. Lancez des chats si vous avez réellement envie de fiche les jetons à vos envahisseurs.

- Entourez-vous. Placez quelques personnes diminuées physiquement en première ligne pour avoir le temps de fuir, et pour impressionner les petits groupes. Mangez-les régulièrement pour montrer que vous ne rigolez pas. Rigolez pour faire peur. Faites peur pour avoir du rab de rat le dimanche.

- N'ayez pas l'air crédible. Mangez peu pour maigrir, ne bronzez pas, parlez peu, ayez l'air le plus à la dèche possible. Habitez des abris dérisoires sentant l'urine si possible, ayez l'air également malade pour le cas où votre état de faiblesse donnerait l'idée à certains d'en profiter.

Rien de tout cela ne peut remplacer les mercenaires ou les hooligans bien sûr. Mais si vous suivez notre guide assidûment c'est sûrement d'eux que vous chercherez à vous protéger, suite à certains différents quant à la nourriture. Trouvez quelques denrées à leur échanger en cas de problème : chats usagés, lunettes de soudure, papier toilette, étrangers.

Une fois vos lignes en place il sera temps de passer à la troisième partie de ce guide, dédiée à la reconstruction de votre vie sociale. Sur ce, dormez bien pendant que vos troupes prêtes-à-dévorer sont encore en état de monter la garde.



Préparer l'avenir 3 et 4 : enfin un guide de survie pour ceux qui n'ont pas envie de sauver le monde. Tomes 3 et 4 : socialiser et rebatir

Une fois nourri et en sécurité, et si les goules et les radiations vous ont laissé arriver jusqu’à ce chapitre, il conviendra de renouer avec votre nature d’animal social. Vous avez maintenant la belle survie, il ne faut pas pour autant vous endormir sur vos sacs plastiques.

TROISIEME ETAPE : SOCIALISER

Plus d’internet, plus de téléphone, plus de courrier ni de bars ouverts le soir… Il sera difficile de renouer avec une vie sociale, surtout si la moitié des gens que vous croisez sont des mutants ou des robots et que l’autre moitié cherche à vous boulotter (les mutants et les robots ne sont eux-mêmes pas exempts de ce type de comportement par ailleurs).

Si l'organisation de barbecues de voisinage et de fêtes votives peut sembler opportune, il y a un fort risque d'attirer précisément les catégories indésirables dont les deux précédents chapitres vous ont justement permis de vous protéger. N'utilisez donc cette option qu'en dernier recours ; il existe d'autres alternatives moins périlleuses, qui à l'usage sont tout aussi efficaces.

La première chose à mettre en place est un système de communication ; au moyen d'élastiques et de quelques prothèses dentaires il vous sera aisé de construire un radio-émetteur (voir notre figure 1) suffisamment puissant pour passer des appels radio et attendre dans un camp retranché que les moins idiots se pointent. Attention à bien supprimer tout ce qui bave. Les appels radio devront être concis, répétés et utiliser un ton suffisamment larmoyant pour émouvoir tout ce qui est susceptible de posséder des ressources en trop.

Attention : Certaines choses qui ne bavent pas peuvent tout de même représenter un danger. Par exemple, un robot ne bave pas.


Figure 1 : Schéma d'un radio-émetteur (dessiné vite fait hein).
De rien.


QUATRIEME ETAPE : REBATIR

Lecteur assidu de notre guide de survie, vous êtes maintenant prêt à vous consacrer à des tâches plus tournées vers l’avenir.

Une fois votre groupe de survie constitué, il faudra tout de même se mettre à penser au renouveau (survie de l’espèce, tout ça… vous trouverez bien). Bien entendu la première chose à laquelle il faut faire attention est la présence de personnes du sexe opposé dans le groupe. Tant que cette variable n’est pas validée, continuez d’accueillir des cons. Ne rêvez pas, vu l'état de délabrement de la technologie vous ne parviendrez jamais à créer une armée de clones à votre image, et encore moins à leur apprendre les subtilités de la courtoisie en société ; cependant vous pourrez tenter l'expérience d'une pseudo organisation hiérarchique. N'oubliez pas : l'élément le plus important est le sous-fifre, s'il n'y a personne sur qui taper on risque de faire un peu trop attention à vous.

Le quota rempli, minez le terrain environnant votre camp/grotte/bunker/tente canadienne et passez au repeuplement. Pensez à bien établir votre contrôle psychologique sur les mères porteuses (l’idéal est un collier explosif mais si vous manquez de matériel ou des compétences requises, de très intéressants montages sont envisageables avec des pièges à loup, en plus c’est ludique). Étouffez toute rébellion dans l'œuf et n'oubliez personne : il faut que chacune comprenne que, au propre ou au figuré, elle passera à la casserole.


Encore une fois, ne perdez pas de vue que la survie, c'est fun.


Monsieur Manatane - La fin du monde

Préparer l'avenir 5,6,7 : enfin un guide de survie pour ceux qui n'ont pas envie de sauver le monde. Tomes 5,6,7 et fin : A vous le nouveau monde !


CINQUIEME ETAPE : PLACER LE NOUVEAU MONDE SOUS SA COUPE

Après quelques années, votre groupe commence à prendre de l’ampleur ; il est temps de penser à l’avenir et de faire en sorte que « plus jamais ça » (etc, on vous fait confiance vous trouverez). Commencez par un long discours fondateur (suite à une attaque de pillards ou à une épidémie, c’est toujours mieux), suivi d’un ou deux exemples (si vous avez suivi correctement l'étape 4 vous avez des exemples tout trouvés). Prouvez par A + B vos théories sur l'espace vital, saupoudrez un peu avec la nécessité d'apporter vos connaissances aux pauvres âmes égarées qui ne vous versent pas encore de dîme. Quelques tics nerveux finiront d'asseoir votre leadership. Démarrez votre extension : commencez par faire déborder vos champs de plus en plus loin et placez des colons au fur et à mesure. Prenez l’air étonné quand on vous en fait la remarque.

SIXIEME ETAPE : ETABLIR UN NOUVEL ORDRE MONDIAL BASE SUR LA PEUR

Vous prenez de la vitesse. Choisissez-vous un bon lieutenant servile et moche pour faire le sale boulot et réfugiez-vous derrière un discours socialisateur. Travaillez pour le bien de la ruche et n’oubliez pas de vous en mettre pas mal à gauche, ça servira pour la suite. Envoyez des expéditions pacifiques vers d’autres colonies pour nouer des rapports commerciaux. N’hésitez pas à armer lourdement ces expéditions pacifiques, et pour le bien de tous égorgez pacifiquement tout ce qui se trouve sur leur route afin de garantir la bonne tenue des accords commerciaux. Annexez les colonies voisines puisque de toute façon vous y avez tué tout le monde.


Quête optionnelle : faites bâtir une statue de vous de trente mètres de haut, et demandez qu’on y sacrifie un enfant tous les soirs.

SEPTIEME ETAPE : IGNORER LES AVERTISSEMENTS DES ECOLOGISTES ET AUTRES OPPOSANTS PENIBLES

Entourez-vous de scientifiques de haut vol (voyantes, magiciens...) et récusez tout ce que pourront dire les fauteurs de troubles qui ne croient pas en vous. Mettez tout ça dans un bateau et coulez-le au large, pour protéger la communauté. Commandez au soleil de se coucher le soir et exigez plus de productivité afin que la colonie prospère et que tout le monde accède au bonheur. Montrez votre impartialité en ne participant pas à un quelconque travail manuel, et consacrez-vous à la reproduction.

ULTIME ETAPE : DISPARAITRE DANS UN BUNKER POUR PREPARER LE RENOUVEAU

Vous ne pouvez plus cacher tout ce que vous aviez si bien réussi à planquer sous le tapis jusqu’ici. Heureusement vous avez su mettre à profit ces quelques années de pouvoir pour vous faire bâtir un bunker digne de ce nom, avec plusieurs années de réserves alimentaires. Enfermez-vous dedans aux premiers signes de fin du monde, et attendez. N'emmenez vraiment personne avec vous, sauf si c'est vraiment un canon. Le ménage sera fait de lui même.
Vous verrez, à chaque fin du monde c'est un peu plus facile.


mardi 27 avril 2010

We Love Sonique (Part1) : Plastikman

Plastikman, c'est le projet Live du DJ producteur de techno avant gardiste canadien Richie Hawtin. Artiste prolixe et avant gardiste, maître de techno dépouillé de tout artifice, dark et minimale, Dj, producteur, performer et patron du label M_nus. Par ses expérimentations, il dessine sans cesse le futur du paysage musical et de la scène live. 

Les fans de musique électronique et de minimale ont crée le buzz autour de son grand retour sur scène depuis quelques semaines. Son show à Paris sera la seule date française et la troisième date mondiale de Plastikman, après TimeWarp et Coachella. Ce premier volet de WeLoveSonique lancera donc le festival Villette Sonique de la meilleure des manières. Il viendra présenter son nouveau projet expérimental et multimédia live à la Villette en compagnie des meilleurs éléments berlinois de son label M_nus : Magda, Troy Pierce, Marc Houle.

WeLoveSonique / Part 1
 08/05/10. Paris. La Villette.


Richie Hawtin présente Plastikman (Live)
Magda
Troy Pierce
Marc Houle (Live)

mercredi 21 avril 2010

La Fournirette, un véhicule utilitaire autoritaire.

Le marché des "véhicules à 4 roues" est fait de nombreux paradoxes. En effet, on vend désormais à peu près autant de 4x4 que de Smarts. Et une voiture "low cost"comme la Logan de Renault, destinée aux pays pauvres à l'origine, se vend comme des petits pains dans les pays riches. Le secteur est donc bien en train de muter aussi bien au niveau de l'offre que de la demande.

Pourtant s'il est bien un type de véhicule qui fait le perpétuel bonheur des concessionnaires automobile français installés en province, c'est le véhicule utilitaire dit "léger". Citroën et Renault l'ont bien compris en se disputant depuis des années le contrôle de cette niche via leurs 2 véhicules stars : le Kangoo et le Berlingo.


Véhicule Utilitaire Léger (VUL)

Mais il y a quelques années, un inventeur français installé avec sa femme dans les Ardennes a bien failli perturber cette oligarchie automobile orientée vers le "toujours plus d'utilité." En effet, M. Fourniret, à la tête d'une entreprise familiale, a lancé avec un poil d'égocentrisme un véhicule appelé dans sa version prototype "La Fournirette". Ce véhicule a été proposé par son inventeur de 1987 à 2003 en France et en Belgique.

Pratique et discret, il est parfait pour la province et est particulièrement adapté à la chasse aux sangliers des Ardennes. Uniquement produit en couleur blanche, son habitacle spacieux ne laisse jamais indifférent(e). Considéré comme robuste, et détenteur d'un bon moteur (pour parer à toute éventualité), il consomme très peu d'essence ce qui fait de lui un véhicule économe.


Véhicule ayant cessé de sévir...
Novembre 2009, Charleville-Mézières

Fourni avec un jeu de 10 plaques d'immatriculation, de nombreuses sangles et de la corde en chanvre, ce véhicule utilitaire léger (VUL) avait le mérite d'être proposé à un prix défiant toute concurrence. Son seul défaut : la mauvaise qualité de ses portes arrière qui s'ouvrent très facilement à la main, ce qui le rend plus vulnérable.

Il n'est plus proposé depuis 2003. Le seul et dernier modèle existant à l'heure actuelle est exposé depuis 1 an et demi sur la parking du Palais de Justice de Charleville-Mézières qui l'utilise régulièrement pour des reconstitutions et des tests ADN. De son côté, M. Fourniret a déposé le bilan cette même année 2003. Il a alors définitivement mis un terme à son affaire familiale. Citroën et Renault peuvent souffler. Le Berlingo et le Kangoo ont encore de belles années devant eux. Et c'est tant mieux...

vendredi 16 avril 2010

DJ Chloe, l'électro en toute discrétion.


Nouvel album 'One In Other', sorti le 06 avril.

Le métier de DJ a pendant longtemps été un métier "passion" réservé aux hommes, tout comme les honneurs qui vont généralement avec le succès. Il aura fallu donc beaucoup de temps pour voir émerger des femmes dans ce milieu, concept illustré par l'invention du mot DJette, un mot qui sonne finalement moins bien dans l'oreille que le mot "DJ".

En tout cas DJ Chloe depuis 1995 et ses débuts dans les afters du Batofar, ne s'est jamais formalisée de ces aprioris en réussissant au fil des années à percer en conservant sa discrétion légendaire. Elle s'est également spécialisée dans un son qui est lui est propre, à la mesure de son talent. Située en permanence entre minimalisme allemand et électro deep, elle réussit rapidement à s'imposer via la finesse de ses mixes et la qualité de ses productions. Parallèlement à ses résidences au Pulp et aux soirées Panik à l'Elysée-Montmartre, elle a pendant plusieurs années œuvré sur des compilations (Kill The DJ), s'essayant régulièrement à des remixes pour d'autres artistes de la scène électronique française et internationale.

En 2007, elle sort son premier album The Waiting Room salué par la critique. Elle remet le couvert cette année avec la sortie de son 2nd opus, One in Other, sorti en France le 06 avril et qui sortira dans le reste du monde le 17 mai.

Après des passages réguliers au Rex Club, des soirées "all night long" au Social Club et au Point FMR, elle entame une tournée européenne pour défendre son nouvel album. Elle jouera notamment en concert live à Paris à l'Alhambra le 17 juin en collaboration avec les performeurs visuels de TRANSFORMA pour une création exclusive, suivi d'une soirée en tant que DJ au Rex Club.


DJ Chloe
en tournée du 09 avril au 28 juin
Paris / Berlin / Munich / Londres / Amsterdam Lille / Lyon / Montpellier / Rennes / Annecy...

lundi 12 avril 2010

Echoués sur la grève



Le panneau géant égrène ses chiffres et ses lettres, hautain. Les retards semblent se répandre de train en train comme une maladie contagieuse, un virus contre lequel personne n’aurait trouvé de remède. D’abord un, puis trois, puis tous.

Les yeux descendent de ligne en ligne avec inquiétude, s’aperçoivent qu’ils sont sur la liste des arrivées pour certains. Ceux qui trouvent l’information recherchée se retournent soudain en gonflant les joues, tels des footballeurs ayant loupé un tir au but. Le train pour Paris est annoncé avec un retard de 50 minutes ; un grondement sourd se répand dans la foule, un peu atténué par les soupirs de frustration des passagers qui vont à Besançon, dont le train vient d’être supprimé. Certains cherchent des employés de la SNCF, un sac dans une main et un enfant dans l’autre, comme les passagers d’un bateau en perdition chercheraient les canots de sauvetage. Un rapide tour d’horizon aboutit à la conclusion que les rats ont quitté le navire.

Une voix avec l’accent du sud prie les passagers d’accepter les excuses de la compagnie et annonce un retard en augmentation exponentielle. Personne ne sait vraiment s’il s’agit du début d’une grève ou d’un problème technique, ni si le train partira un jour. Tout le monde reste cependant dans la gare, accroché à un coin de carrelage durement négocié, dans l’attente vaine d’une bonne nouvelle. Chacun surveille sa ligne de panneau d’affichage, espérant peut-être qu’avec une attention suffisante les chiffres allaient changer dans le bon sens. Perdu, l’horaire prend encore une claque d’une demi-heure.

Une petite vieille fatiguée reste debout au centre de cette forêt de visages hagards. Elle est la seule à ne pas regarder le panneau, elle cherche surtout une place assise. Son cabas à roulettes est posé à ses côtés, presqu’aussi grand qu’elle. Les personnes sur qui son regard implorant se pose détournent rapidement le regard pour ne pas être accusées de l’avoir vue. Seul un petit garçon ébahi la fixe comme si elle lui hurlait dessus.

Personne ne hausse le ton mais la gare est emplie d’une protestation retenue. Chacun attend un héros pour dénoncer l’indifférence dont on fait preuve à leur égard, mais tout le monde sait que le premier qui bougera sera la cible des regards courroucés du reste du troupeau compréhensif et solidaire des bien-pensants. Hurler intérieurement sans jamais faire la moindre vague, tel est l’art subtil de la foule. Une foule n’en est plus une si les individualités commencent à s’exprimer.

La voix au micro continue d’aiguillonner les voyageurs. Les excuses répétées, nouveau supplice de la goute d’eau, ont raison d’un couple de trentenaires qui emmènent bagages et marmots à l’extérieur pour héler un taxi. Une affichette conseille d’appeler Infolignes pour connaître les conditions de trafic. On peut presque lire « démerdez-vous » en filigrane. Ceux qui ont passé le plus de temps debout semblent de plus en plus tourner en rond, ayant sans doute appris par cœur l’intégralité des inscriptions présentes autour d’eux, de l’affiche pour le dernier film à l’eau de rose aux panneaux de sorties d’incendie. Un adolescent détaille avec passion un coin de mur légèrement fissuré.

Soudain, un mouvement de foule ; le train pour Paris est annoncé voie B. Certains se mettent à courir, tout le monde empoigne ses bagages, la petite vieille regarde timidement l’escalator pour déterminer le moment où elle pourra s’y engouffrer sans trop de risque. A voir l’agitation mêlée de soulagement qui anime soudain le troupeau, on se demande ce que serait devenue cette énergie si l’attente avait été plus longue, ou le train annulé. Une dame fait tomber son sac, se fait bousculer. Tout le monde se calme brutalement, et se met à emprunter l’escalator avec un empressement discipliné. Chacun rentre dans le rang, rassuré de pouvoir enfin prendre une direction.

Albert empoigne sa valise avec calme. Il est content, il a passé 21 niveaux à WallBreaker sur son téléphone. Et il lui reste Mickey Parade pour le voyage.

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