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mardi 20 mars 2012

Boards of Canada, The Avalanches...l'attente infernale.





Maisons de disques et artistes face au web

L'industrie du disque, secteur en crise depuis au moins 10 ans, a multiplié les tentatives pour freiner la tendance consistant à croire que la musique est gratuite sur tout le web. Des cellules marketing spécialisées NTIC aux plateformes digitales payantes, tout a été tenté pour essayer de garder la confiance des ex-consommateurs de disques en les faisant culpabiliser sur l'acte de piratage (pauvres artistes, FAI big brother etc...).

Pour autant, la vraie résultante de la crise du marché du disque se situe dans le changement des comportements des maisons de disque et des artistes. En effet, les maisons de disques (surtout les Majors) ont bien souvent commencé par rendre des contrats artiste (en gros tous ceux qui n'étaient pas du tout rentables ont été remerciés) avant de commencer à en signer de nouveaux. Du coup moins de signatures qu'à la période fast, donc moins de sorties d'albums et toujours plus de singles. Formatage maximum.

Concernant les artistes, les solutions dépendent du niveau d'intérêt du groupe. S'il est toujours certes de raison de commencer par se faire une page myspace pour lancer sa "carrière" musicale, cet unique support semble ne pas être suffisant pour garantir son décollage. De plus, beaucoup de groupes ayant eu un succès de type "one shot" sont confrontés à une traversée du désert au moment du deuxième essai. Pendant ce temps là certains "gros" artistes (Prince, Radiohead ...) peuvent se permettre d'offrir leur musique à leurs fans sur le web afin de les laisser juger de la valeur de celle-ci.


Le cocktail qui marche...

Pourtant il existe un cocktail vieux comme le monde, orchestré ou non, qui permet d'avoir la liberté de s'affranchir de ces problématiques webmarketing, et que nous souhaitons vous rappeler :

1) Faire de très la bonne musique. Une évidence nous direz-vous. Certes. En général cela permet d'avoir un réseau de fans dans le monde entier. En général aussi les bonnes structures chercheront à entourer et gérer ce type d'artistes. Enfin cela permet aussi une certaine forme de liberté artistique.

2) Savoir se faire oublier. Sous couvert de la qualité de sa musique et d'un réseau mondial de fans, il est tout à fait possible pour un groupe de ne rien sortir pendant quelques années (ce qui ne veut pas forcément dire qu'il ne produit rien) ou de dire que les musiciens travaillent séparément sur d'autres projets.



Allo...y'a quelqu'un ?


Les exemples de BoC et The Avalanches

Pour illustrer notre propos, prenons les exemples de 2 groupes issus des années 90 répondant totalement à ces critères :

Exemple 1 : Boards of Canada.
2. 336.203 visites sur le myspace et 25.933 fans sur facebook à ce jour. Des fans de tous les pays du monde qui mettent des posts sur les pages des réseaux sociaux dédiées au groupe pour réclamer la sortie d'un nouvel album du duo écossais. Il est vrai que le groupe a pris ces dernières années l'habitude d'espacer très fortement ses sorties d'album. The Campfire Headphase est sorti en 2005, il fait suite à Geoggadi sorti en 2002. Sans oublier le maxi Trans Canada Highway sorti en 2006 qui contient une majorité de titres de The Campfire Headphase. Sur cette dernière sortie, ils s'étaient même permis de faire une promo cachée sur le web !




Exemple 2 : The Avalanches.
1.060.039 visites sur le myspace et 6.615 fans sur facebook à ce jour. Le collectif australien n'a pourtant sorti qu'un seul album en 2000, Since I Left You. Visiblement ces as du sampling ont eu quelques difficultés à sortir leur album à l'époque en raison de la complexité de la clearance des samples contenus dans les morceaux. Madonna a même autorisé pour la première fois de sa carrière l'utilisation d'un sample de sa musique sur un album qui ne la concerne pas. Et là au niveau des fans, pareil qu'avec BoC : ils sont dans l'attente d'un nouvel album depuis 10 ans, les rumeurs courent régulièrement sur les forums.



mercredi 16 février 2011

Ethique et Toc




Ce meilleur ouvrier de France nous fabrique une belle morale en bois.

Vous nous demandez ce matin, chers lecteurs, ce qui a bien pu piquer la Mouche pour qu’elle s’en prenne de la sorte à cette vénérable institution, à cette chapelle ardente qu’est le journalisme à la française. Nous sentons bien dans certains des messages que vous avez bien voulu nous adresser, toute l’amertume et l’incompréhension qui sont les vôtres face à des attaques qualifiées tantôt de « gratuites et lâches », « datées et pleines d’amalgames », « insultantes & indignes» ou « humiliantes pour une profession à vocation essentiellement humaniste » (celle-ci, je ne vous le cache pas, recueille toutes mes faveurs).
Il s’agit là d’une erreur d’interprétation et loin de nous l’idée d’offenser l’ensemble d’une profession parmi laquelle nous comptons bon nombre d’amis fidèles et TOTALEMENT dévoués. La mouche nourrit en effet une sympathie particulière envers ce que l’on nomme pompeusement la presse d’opinion et il nous semble nécessaire d’apporter quelques nuances à nos remarques. La première, et tout le monde applaudira la pertinence et l’originalité de l’argument : il est injuste et ingrat de considérer que les journalistes ne forment qu’une seule et même corporation. Dire de la presse féminine, la presse politique, la presse grande conso, la presse économique ou encore sportive qu’elles partagent les mêmes valeurs, les mêmes pratiques et les mêmes centres d’intérêts est en soi profondément faux et injuste. Cela, tout le monde en convient. Mais cela fait partie de ces évidences que les citoyens consommateurs aiment à se rappeler car, s’ils sont épris d’universalité, ils aiment en général la trouver dans les lieux communs. Idées incritiquables, blagues de bon goût, herbes fraîche, eau claire, là rien à dire.
Et pourtant, tous les représentants de la presse, du torchon sensationnaliste au grand magazine engagé possèdent en commun la même carte. De presse. Il est vertigineux de considérer que de ce prestigieux identifiant corporatiste, sont aussi bien titulaires les plus grands éditorialistes de notre temps (des hommes et des femmes visionnaires qui contribuent à faire avancer le débat en brassant des idées et en disséquant la société de leur plume aiguisée comme des scalpels), que d’infâmes scribouillards qui cachetonnent aux faits divers en végétant dans un entresol moisi du XIème, ressassant leur aigreur de ne jamais être parvenu à se faire considérer comme des signatures. Vous noterez que, ironiquement, l’égalité peut être injuste et cela, avec détermination, nous le dénonçons, car nous savons qu’il existe des gens de talent parmi les journalistes, tout comme nous savons que tous les publicitaires ne sont pas frappés de l’incontinence verbale du vieux Séguéla, qui lorsqu’on l’entend, nous fait regretter de ne pouvoir nous essuyer les oreilles avec un papier adapté (doux, moelleux, résistant et pas cher, comme une caresse sur vos tympans).
Maintenant que vous avez compris que nous ne souhaitons pas jeter le discrédit sur tous les journalistes, et que nous restons, à jamais, épris de justice, penchons-nous sur l’épineuse question de la moralité de nos amis les punks à chiens. On nous dit que ces derniers seraient à la spiritualité ce que Stéphane Guillon est à l’humour subtil : le degré 0,01 (juste un cran avant que le cerveau ne gêle).
Ainsi, certains d’entre vous qui vous passionnez pour les débats initiés par les guides spirituels de notre temps, vous êtes sentis violés par la métaphore de la masturbation publique que nous avons employée pour caricaturer, à gros traits certes, le niveau d’ivresse égotiste de vos prélats. On nous rapporte que la comparaison avec les punks à chien aurait été ressentie comme brutale et vulgaire, qu’elle participe, accrochons-nous, à une volonté de marginaliser les penseurs, car nous sommes dans une époque qui veut tuer l’intelligence. Tant et si bien qu’assimiler les indétrônables élites de la pensée à des marginaux reviendrait à leur faire perdre tout crédit auprès d’une jeunesse déjà perturbée par la régression du niveau de l’éducation nationale. La belle affaire. La régression de la jeunesse, ce n’est qu’un retour au stade anal et ça, les punks à chien ont su le comprendre avant tout le monde. De tous temps (formule soufflée par Priscilla, notre cousine qui passe le brevet cette année) l’avant-garde a été moquée, critiquée, dévalorisée, pourchassée, arrêtée, séquestrée, humiliée. Alors Zob. Les penseurs, on s’en branle nous aussi. Justement.
La suite après la pub qui nous nourrit.

samedi 6 mars 2010

La HD au secours des problèmes de voisinage ?

UNE ÉTUDE PRIMORDIALE

Une étude très sérieuse du Laboratoire LMDC à Genève a pointé un problème fondamental de notre société en révélant une expérience effectuée dans un appartement habité par des fêtards. L'expérience consistait à faire 2 soirées à domicile : l'une le vendredi en utilisant des playlists musicales en basse définition (deezer, youtube...), l'autre le samedi en ne diffusant que des titres de musique de bonne qualité (HD, Wave...). Les résultats de cette étude sont les suivants :

SOIRÉE 1 :
PAS HD

22h17 : Les premiers voisins sonnent pour se plaindre du bruit.
23h58 : Les murs commencent à vibrer sous les coups de battoir d'un autre voisin se plaignant visiblement aussi du bruit.
00h37 : Une deuxième vague de voisins vient sonner. Cette fois-ci, ils sont mutualisés et deviennent vulgaires (bande de petits cons, dégagez de l'immeuble, allez en enfer...).
01h19 : Une brigade de police se fait connaître à l'interphone. Ils sont 3 et ont visiblement déjà le code de l'immeuble. La musique est baissée.
01h32 : La brigade a enfin fini de monter les 5 escaliers et sonne à la porte.
01h35 : La brigade arrive enfin à reprendre son souffle pour pouvoir aligner plusieurs mots afin de faire une phrase. "Vous avoir gros problèmes à cause du bruit" dit l'un d'entre deux.
01h37 : Un accord tacite est signé avec la brigade : évacuer l'appartement en 15 minutes VS ne pas avoir de procès verbal, ni d'amende.
01h38 : La brigade s'en va.
02h23 : L'appartement est évacué progressivement.
02h53 : La porte se referme avec le dernier locataire de l'appartement. La musique est oubliée par mégarde, du coup les playlists continuent à tourner et personne pour la couper !
05h23 : Retour d'une partie des personnes présentes en début de soirée. Le volume est mis au maximum.
05h49 : Le grand retour de la brigade, cette fois ils sont arrivés directement à la porte de l'appartement. La musique est baissée. Ils ont déjà préparé le procès verbal, il ne reste plus qu'à mettre les noms dessus.
06h23 : Les derniers fêtards partent. La tranquillité de l'appartement (et du coup de tout l'immeuble) est retrouvée.
07h00 : Les premiers voisins se réveillent en faisant un maximum de bruit, mais les fêtards dorment tous à poings fermés, rien n'y fait, ils sont dans les bras de Morphée, ou de qui vous voulez.



HD, la Haute Division de la police.

SOIRÉE 2 : HD

22h26 : Les premiers voisins sonnent pour se plaindre du bruit.
23h49 : Les murs commencent à vibrer sous les coups de battoir d'un autre voisin se plaignant visiblement aussi du bruit.
00h52 : Une deuxième vague de voisins vient sonner. Cette fois-ci, ils sont mutualisés et deviennent vulgaires (bande de petits cons, dégagez de l'immeuble, allez en enfer...).
01h16 : Une brigade de police se fait connaître à l'interphone. Ils sont 3 et ont visiblement déjà le code de l'immeuble. La musique est baissée.
01h32 : La brigade a enfin fini de monter les 5 escaliers et sonne à la porte.
01h35 : La brigade arrive enfin à reprendre son souffle pour pouvoir aligner plusieurs mots afin de faire une phrase. "Vous avoir gros problèmes à cause du bruit" dit l'un d'entre deux.
01h37 : Un accord tacite est signé avec la brigade : évacuer l'appartement en 15 minutes VS ne pas avoir de procès verbal, ni d'amende.
01h38 : La brigade s'en va.
02h53 : L'appartement est évacué progressivement.
03h37 : La porte se referme avec le dernier locataire de l'appartement. La musique est oubliée par mégarde, du coup les playlists continuent à tourner et personne pour la couper !
06h36 : Retour d'une partie des personnes présentes en début de soirée.
06h49 : Le grand retour de la brigade, cette fois ils sont arrivés directement à la porte de l'appartement. La musique est baissée. Ils ont déjà préparé le procès verbal, il ne reste plus qu'à mettre les noms dessus.
07h36 : Les derniers fêtards partent. La tranquillité de l'appartement (et du coup de tout l'immeuble) est retrouvée. Ils croisent les premiers voisins en train de se réveiller.


CONCLUSION

Que ce soit avec ou sans HD, les résultats de l'étude montrent les mêmes résultats : les voisins gueulent, la police passe, l'amende est infligée, l'appartement est évacué et réinvesti à l'aube, tout le monde est réveillé... Mais dans tous les cas c'est quand même mieux de passer une soirée chez soi avec du bon son qu'avec du son électrifié passé au hachoir !!!!

vendredi 18 décembre 2009

Jouer avec des logos ?


Les logos expriment bien souvent plusieurs idées à la fois via des trompe l'œil et des sens cachés utilisant des formes et polices qui, ajustées intelligemment, expriment des idées très fortes...enfin pour peu que le grand public les voit !

On peut donc identifier 2 catégories : ceux qui pensent qu'il est pertinent de mettre un œil premier degré sur une image pour symboliser le fait de se rincer l'œil derrière un écran (cf Secret Story), et les autres... plus inspirés, voir très inspirés dans certains cas.

Voici du coup une liste de 6 logos absolument pas sélectionnés au hasard. Vous pouvez vous amuser à retrouver dans ces logos les éléments suivants : un pénis, un "E", des rails, un vagin, quatre fois le chiffre "8", une flèche, un "11", un "X" pornographique, et une prisé électrique.


// Electro Domestici //
Société de composants électriques italienne



// VIA Rail Canada //

Société de transport ferroviaire canadienne

// Eight //
Pas d'informations, mais joli logo


// Big Ten //
Conférence organisée par les 10 plus grandes écoles américaines
(indice : ils sont passés à 11 écoles avant la refonte de leur logo)


// FedEx //
Transporteur international




// AXE //
Déodorant pour homme & femme

dimanche 22 novembre 2009

Les "Années 90" au pied du Mur : les jeux vidéo



Qui mieux qu’une ex-star pour évoquer le jeu vidéo made in 90's ? A la MoucheDuCoq, on aime les monstres. C’est donc tout naturellement que notre choix s’est porté sur Blanka. Direction le Brésil où la créature – lunettes d’écailles et pipe sur son inusable short - nous reçoit dans l’intimité de sa hutte, sur les rives du fleuve Amazone.



Blanka bonjour et merci d’avoir accepté notre invitation.

Brrrwar !!! Tout le plaisir est pour moi. Mon attachée de presse est au chômage technique depuis quelques temps vous savez...


Vous étiez pourtant une star des salles d’arcade dans les années 90. Parlez-nous de votre vie avant la gloire.

Unique survivant d’un crash aérien au dessus de la forêt vierge, j’ai été recueilli par des indigènes qui m'ont pris pour une entité divine. Lassé par les frous-frous protocolaires, j’ai rejoint la ville pour me consacrer à la musique.


J’aurai même pu devenir bassiste de Sepultura si cet empaffé de Paulo Jr. n’avait pas court-circuité mon ampli avant l’audition. L'accident m'a rendu... « électrique ».Capcom m’a ensuite repéré dans un cirque où je dansais la capoeira. La firme était en plein casting pour son prochain jeu de combat. Mes capacités les intéressaient. Le contrat était avantageux, j’ai signé tout de suite.


Street Fighter II sort en 1991. Le titre se démarque par une réalisation et un gameplay d’une rare richesse. Capcom engrange les millions, les suites se multiplient, et la franchise devient l’archétype du jeu vidéo des années 90. Pourtant, vous avez connu une traversée du désert...


En 1992, Capcom est venu nous trouver avec un projet démentiel : adapter Street Fighter II sur Super Nintendo. Une gageure technique ! On n’était pas trop chauds au départ ; on craignait pour notre image. Ils ont su nous convaincre que l’opération élargirait notre audience.


Finalement, le portage fit vendre à lui seul des millions de consoles. Mais les conditions de travail ont changé : notre variable, 10 % sur chaque pièce insérée, a été remplacé par des royalties sur les ventes de cartouches. Ca peut paraître avantageux à 134 € (constants) l’unité, mais les combats ont perdu en intensité. Peu à peu, les jeux d’arcade 2D sont devenus has been.


Capcom nous a mis au placard en 1995. Avec la Playstation, le jeu vidéo quittait l’underground pour s’installer définitivement dans les foyers. « Les gosses des salles d’arcade ont grandi nous répétaient les gars du marketing. Il leur faut de nouvelles icônes, de nouveaux styles de jeux ». Le CD-ROM et la 3D leur permettaient de créer des univers plus adultes.

Des « expériences cinématographiques ». N’importe quoi ! Ils ont fini par couper nos budgets au profit d’un projet obscur : Resident Evil. Si un jour je chope ce boyscout de Chris Redfield. Grrr...

(De petites étincelles jaillissent de la toison rousse de Blanka)


Quel regard portez-vous sur l’évolution de l’industrie?


(Blanka soupire en se recoiffant)

Nous sommes passés d’un business de niche artisanal à un loisir de masse. Les enjeux financiers ont tout bouleversé... Pour plaire au plus grand nombre, les industriels ont mis au point toutes sortes de procédés facilitant la vie du joueur.

Autrefois, chaque partie était une lutte pour le « perfect ». Un darwinisme vidéoludique. Chaque pièce de 10 francs insérée dans le monnayeur recelait un petit goût de sang. Les ados se disputaient le titre d’alpha geek en face à face. Aujourd'hui, tout se passe en réseau ; la généralisation de la sauvegarde a fait disparaître la sanction du « game over ». Je ne vous parle pas de ces fiottes qui se battent en 3D. De toute façon j’ai pris du bide, j’aime autant qu’on me voie de profil.


La Playstation a pourtant permis au jeu vidéo de sortir du ghetto...


Pour les financiers, peut être ! Mais pour les ouvriers du jeu 2D, c’était la relégation en D2. Mario, Bomberman, Sonic ? Sous respiration artificielle ! Remplacés par des héros en 3D au design grotesque. J’ai même du aller aux Prud'hommes pour figurer dans Street Fighter 3 ! Tout ça à cause d’une prestation un peu molle dans le film - quelle idée ! - et d’un soit disant besoin de renouvellement. De toute façon le jeu s’est pris une raclée face à Tekken.


Vous avez tout de même fait un retour remarqué dans le récent Street Fighter IV.

Il me manquait des trimestres pour percevoir ma retraite à taux plein. De son côté, Capcom avait besoin de vieilles gloires pour ressusciter la franchise. J’ai rempilé à contrecœur : l’employeur voulait absolument adapter le jeu en full 3D. Nous n’étions pas d’accord. S’en est suivi un long mouvement social. Finalement, le syndicat de la 2D a accepté la modélisation des combattants en 3D en échange du maintien d’une jouabilité old school. Les gamers peuvent nous remercier : sans cette lutte, les heures englouties à maîtriser le « quart de cercle + low punch » auraient été anéanties.

Dernière question : nous fêtons cette année les 20 ans de la chute du Mur. Une réflexion ?

Vous savez ce que j’en fais des murs ?

lundi 16 novembre 2009

Les "Années 90" au pied du Mur : les nouvelles technologies (1)



Partie I : Tout savoir et tout oublier ? Merci Internet...


Au milieu des années 90, Internet portait les grandes promesses d’une société en réseau et de l’accès au savoir pour tous. A peine le temps de dater mes CD-ROM au carbone 14 que le réseau télématique mondial est devenu la grande boutique du monde et un superbe outil de contrôle social. Des petits génies de l’informatique décorés par Catherine Trautmann aux sanctions infantiles prévues par Hadopi, le Web c’est plus ce que c’était.



A peine sorti de sa base militaire, Internet nourrit les phantasmes. Avec le réseau télématique mondial, on a accès à tout. Génial. Il parait même que Bill Clinton répond aux questions sur le site de la maison blanche. On peut enfin vraiment tout savoir. Pour certains utopistes du Cnet fini les clivages sociaux, on est tous égaux devant la toile, chacun peut s’exprimer et partager la connaissance universelle. Les sociologues aux penchants libertaires s’en donnent à cœur joie.

retrouver ce média sur www.ina.fr

Plus proche des préoccupations de monsieur Windows 3.1 (nous tous ici) Internet c’est l’accès à… on sais pas trop quoi, mais rapidement. Les informations voyagent à la vitesse de la lumière. On va enfin pouvoir redevenir capricieux et exiger tout, tout de suite. Pas si vite finalement, les PPT ne suivent pas la cadence. La société du téléphone reste accrochée à son minitel, le réseau et pas encore au top, la technique non plus.


Avant de la ramener, il va falloir ramer.

Même à la fin des années 90, le multimédia n’a rien d’immédiat. Avant d’espérer un accès sans coupure, il faut prévenir maman de ne pas décrocher le téléphone pendant qu’on surfe : « Maaaaannnn !!!!? Touche pas au téléphone pendant que j’surfe pliiiiizze ! » Ensuite vient le doux bruit du modem 56K, en pleine tentative de connexion. 4 requêtes sur Altavista plus tard, toujours rien. Les recherches du genre « Je veux voir Cindy Croford a poele » font perdre les précieuses minutes qui rendaient crédibles les recherches improbables commandées par une prof de math qui n’a jamais vraiment existé.


Enfin la première image commence à charger. La photo de Cindy Crawford met un peu plus de 47 secondes à atteindre le saint sillon inter mammaire. L’image charge par le haut. D’abord la choucroute, viennent ensuite les yeux de biche mi clos, pause. Merde ça coupe. Le chargement reprend, le grain de beauté au coin de sa bouche ouverte, on frémit. Quand arrive le cou, on tend l’oreille histoire de faire le point sur la distance qui sépare maman de l’écran 15’. Les épaules, mmmm. Enfin alléluia l’opulente poitrine apparait. Mais pudique, le top model se cache les cookies de ses mains qu’on imagine déjà ailleurs. Le reste de l’image n’est que du bonus. On a eu finalement ce qu’on voulait, du rêve et envie d’y retourner.

L’exhibitionnisme sauvage, le gonzo de la voisine, viendra plus tard avec le 2.0, le Web d’aujourd’hui comme le dit si bien Frédéric Lefebvre, notre meilleur vendeur de la nouvelle manière de penser Internet.

Grâce à lui et à adidas, Internet sert désormais plus à vendre des pompes à 180 dollars et à punir les chômeurs qui téléchargent illégalement qu’à contrer le bourrage des urnes en Iran. Ok c’est pas complètement vrai. Mais qui a des nouvelles de persiankiwi sur Twitter ?

Aucun message depuis le 24 juin. C’était pourtant le témoin le plus visible de la vague verte en Iran après les dernières « élections » présidentielles. Pendant quelques jours Internet était redevenu ce que certains espéraient de lui à ses débuts. Non d’un seul coup plus rien sur lui, persiankiwi a disparu.

Ca intéresse qui ? Bah personne, qui s’en souvient ?

A venir :

2. Dis papa, c'était comment la vie privée avant ?

dimanche 15 novembre 2009

Les "Années 90" au pied du Mur : les nouvelles technologies

Partie 2 : Dis papa, c'était comment la vie privée avant ?

Choqué moi ? Jamais ! Et pourtant...Partager sa vie privée avec les autres est devenu progressivement une habitude, sous la pression des NTIC en plein boom dans les années 90. Cette habitude s'est elle transformée depuis en un plaisir coupable ? A mesure que les NTIC ont intégré nos vies
, la vie privée est du coup devenue l'affaire de tous, mais surtout une bonne affaire pour certains...


Il y a 15 ans de cela, avoir entre les mains et contrôler sa vie privée était possible. Il existait même encore de vieux réflexes pour la protéger. On observait parfois une femme rougir dans le métro après l'avoir un peu trop étalée. Chacun ignorait alors que son compagnon de banquette avait coulé du béton chez Jean-Jean tout le dimanche après-midi et avait « le dos niqué » depuis. Une information anodine, sans danger, et dont tout le monde se passait.

Entre temps il est devenu courant d'en savoir plus sur la vie des autres via les discussions partagées au téléphone dans le métro. Il n'y avait alors qu'un pas à faire pour partager sa vie privée par mail ou SMS. Bien plus riches en informations, ces outils sont aussi bien meilleurs pour le petit shoot d'adrénaline qu'ils procurent en toute légalité. «salut jess, t ok pour ce soir ? cette fois c promi j'assure jusqu'au bout - big kiss».

Bien sûr ce n'est pas comme ça que la société s'est transformée en société de l'information - entendez par de l'information "personnelle" - car les changements de perception de la société vis à vis de la vie privée se sont faits de façon bien plus indolore.


La vieille rengaine à papa

Fin des années 90, apparition des premiers réseaux sociaux. La vie privée commence à s'étaler. N'ayant souvent pas grandi avec cette logique de diffusion ou de protection des contenus privés, ceux qui s'opposent encore à exposer aux yeux de tous leurs photos perso peuvent passer pour des vieux cons. «Allez Michel, on s'en tape c'est rien, c'est juste les photos du week-end à Tijuana, j'm en fous je les mets en ligne quand même». Sans grandes conséquences, ces petits gestes sont devenus progressivement les signes extérieurs d'une société décomplexée sur ses données personnelles.

Moins inoffensifs, les effets secondaires sur le web des photos des nichons d'Océane, 3e B au collège Jean-Pierre François de Rennes, prises dans les vestiaires de la piscine. L'histoire fait bien marrer ses « potes », mais pas seulement. Ils seront finalement très nombreux dans le monde à se rincer l'œil. Avec ce genre de pratiques, la nature des informations qui intéressent une bonne partie des internautes a petit à petit changé. Un nouveau métier apparaît alors : vendeur de données personnelles.
Je tweet donc je suis ?

Les années 90 ont formaté la décennie suivante à cet espionnage technologique et social. Les infos personnelles parviennent désormais aux réseaux sociaux qui les stockent (bien qu'il n'y ait aucune relation évidente entre elles) avec pour objectif de les exploiter à des fins commerciales, "just in case". Que faire à Vézac, la dernière destination pour les vacances ? Avez-vous des envies de week-end ? Quel est l'intérêt des 18-25 ans pour les pompes à scratch vintage ? Si Monsieur Toutlemonde se fout bien de ces informations (ou au mieux s'en amuse), d'autres professionnels des NTIC savent que ces données personnelles ont plus d'importance que le respect de la vie privée d'un internaute lambda.

Les apôtres du capital conversationnel et du branded content sont ravis de constater que leurs applications se multiplient sur les ordinateurs et les téléphones. Les publications qui en découlent, perçues par les utilisateurs comme des occasions de confier à tout le monde ses histoires de cul par exemple, donnent aussi des indications sur les pratiques et les choix des consommateurs. Let's ShopTogether ! Comptons jusqu'à trois et rejoignez-nous tous et toutes dans le merveilleux monde du social shopping !

La tendance n'est pas prête de s'inverser, les chiffres jouent en leur faveur. Selon une estimation maison moulée à la louche, d'1 à 2 écrans de télévision par foyers dans les années 90, nous sommes passés aujourd'hui à 10 écrans permettant de générer et récupérer de l'information. Outre le temps passé dessus, c'est l'exposition à la lecture des autres qui est devenue un comportement addictif. Ça tombe bien les écrans nomades servent aussi à ça. Qu'attendez-vous pour filer chez Gap nous dire en direct comment tombe le jean 1969 en coton bio ?

C'est dans cette belle ambiance délétère qui mélange soupçon permanent et exposition volontaire que nous en sommes à regretter nos chères années 90. La TV ne nous permettait pas réellement de nous mettre en avant, mais au moins l'atteinte aux libertés individuelles n'avait pas droit de cité en raison du manque d'interactivité du support. De toutes façons, vous avez quelque chose à cacher vous en dehors de la photo où on vous voit nu à l'âge de 2 mois dans votre baignoire bleue en plastique et que votre mère passe son temps à montrer à ses amies depuis des lustres ? Heureusement le vendeur de chez Kodak n'est pas mal intentionné, lui...

Déjà publié :

1. Tout savoir et tout oublier ? Merci Internet...

mercredi 21 octobre 2009

Arnaques, jouets & chocolat au lait...


5 conseils pour réussir
le coup marketing du siècle...

1) Trouvez un produit préalablement ciblé pour les enfants. Partez du principe qu'ils sont accros au chocolat au lait et qu'ils aiment jouer.

La mère : " Minouuu...C'est l'heurrrrre du goûter."
La cible (enfin l'enfant) : "Ouuuuuais. J'arrrrrrive et je veux un Kinder Surprise".

2) Concoctez leur un petit package avec un œuf au chocolat + 1 surprise emballés dans du papier rouge et blanc (tiens c'est marrant c'est les couleurs du père Noël et de Coca-Cola).

La mère : "Ça tombe bien il y en a un sur la table. Tu l'as bien mérité mon chéri"
La cible : "Ouais c'est comme à la télé ! hmmm"



3) Promettez à la ménagère de - 50 ans que la valeur en calcium du produit est optimale.

La mère : "Haaaa...Avec son Kinder, c'est comme s'il buvait un grand verre de lait"
La cible : "Slurrp...Humm...Umpff"

4) Ensuite mettez un jouet en plastoc tout pourri dans une boîte jaune, en plastoc aussi, et placez-la dans un œuf en chocolat (en ayant bien pris la peine de calculer le rapport coût de fabrication / quantité de l'un et de l'autre et de constater, satisfait, que vous gagnez plus d'argent à refourguer un jouet pourrave que du chocolat au lait).

La mère : " Amuse toi bien avec ton jouet mon chéri, maman va faire des courses"
La cible : " Ouaaaais...Buuurk...(je crois que j'ai avalé le jouet en plastique )"



5) Enfin faites en sorte que le chocolat au lait soit le cadet des soucis de la cible, fabriquez pour cela des dizaines de gammes de jouets en plastoc afin de tester son potentiel à collectionner (en prenant bien soin de réduire d'années en années la quantité de chocolat et de changer en douce la recette avec des produits qui ne font que reconstituer le goût du plastique, pardon, du chocolat).

La mère : "Maman est rentrééée! alors tu t'es bien amusé ? Hooo... mais tu as un tâche de chocolat sur ton chandail ? "
La cible : "Forcément j'ai bouffé le jouet, j'avais encore la dalle, et comme j'avais envie de m'amuser quant même, je me suis fait vomir. Et c'est là que je me suis rendu compte que le jouet je l'avais déjà !"

Pour tout cela merci, merci, merci à Ferrero. Sans eux le marketing et la publicité ne seraient pas ce qu'ils sont. En guise de cadeau "surprise", voici la publicité la plus "barrée" que nous ayons trouvée, mais qui symbolise bien l'état d'esprit de la marque.


dimanche 11 octobre 2009

La guerre des ondes n'aura pas lieu...



Les ondes maléfiques
Micro-ondes, téléphones portables, Wi-Fi...des ondes nocives se seraient donc progressivement immiscées dans notre société (sur nous, dans nos foyers, dans nos lieux publics...) et pourraient bien devenir le poison numéro 1 contre lequel nous aurons à nous battre dans les années à venir. Pour nous alerter sur ce problème, une minorité propagandiste en plein essor cherche depuis peu à nous sensibiliser aux risques encourus par nos petits corps fragiles à une surexposition aux ondes, comparant ce phénomène à un fléau orchestré par la main de l'Homme sur la base du progrès et de son Contrat Social pro-ondes. Le fait est qu'on ne nous a jamais demandé notre avis. A aucun moment on ne nous a proposé de réfléchir aux conséquences de nos actes en cas d'addiction aux ondes. Petit flashback sur les produits et les marques responsables de cette addiction, et donc de notre descente aux enfers annoncée...




Les pâtes aux ondes : Bolino
Message adressé à tous les amateurs de bouffe rapide, comme par exemple les adeptes historiques des pâtes Bolino sauce aux ondes : TREMBLEEEEEZ ! Rappelez-vous la fierté et l'arrogance que vous exprimiez auprès de vos parents à l'annonce de votre désormais "autonomie nutritive". Et bien le retour de bâton, vous l'avez eu tout d'abord en intégrant en mode zombie la génération de jeunes inconscients négligeant leur alimentation, ce qui vous a amené tout droit dans l'univers merveilleux de la malbouffe advitam eternam. Déjà tremblez pour ça... Mais plus grave encore, un jour vous serez sûrement punis pour nous avoir convaincu de préparer ces pâtes "nouvelle génération" en les faisant chauffer 5 minutes dans le four à micro-ondes, la tête collée à la porte et les yeux fascinés par ce spectacle. Mauvaise nouvelle : cette vilaine habitude serait visiblement beaucoup plus dangereuse que celle consistant à vérifier le compteur de vitesse d'une Renault 18 par la vitre de la portière. Sans en être conscient, et pour la première fois, vous avez donc vous-même ouvert la boîte de pandore aux ondes maléfiques.



Les bipers nomades : Tatoo, Motorola, TamTam...
"Attends je te laisse, ma mère vient de biper mon tamtam". Accroché à la ceinture de votre jean Chattawak (jean tout droit issu du Mammouth du coin), votre biper faisait de vous un être à la pointe du progrès, ce qui rendait tous vos amis admiratifs, et vous associait à l'image de quelqu'un très facile à prévenir en toutes circonstances. Ce deuxième aspect de votre personnalité a engendré les prémisses de la communication inutile en gros, qui sera responsable des années plus tard des millions et des millions de SMS écrits juste pour demander bêtement aux autres "T où ?" ou "Ta u mon msg ?". Et bien TREEEEEMBLEEEEEZ ! Vous ne le saviez pas plus qu'avec les pâtes Bolino, mais en frimant avec votre biper pour imiter les médecins et secouristes des séries américaines, vous avez donné toutes les cartes en main aux méchants planificateurs pour installer par la suite une chape d'ondes sur notre quotidien, partant du principe que les produits labellisés NTIC se devaient d'être une priorité nationale puisque la demande était là.



Le blaireau phone : le Nokia 6110
"Quoi ? T'as pas de portable ? Mais tu vis sur quelle planète toi ? Même ma grand-mère en a un !". Rappelez-vous, l'humiliation générée par une telle remarque avait fini de convaincre une grande partie des réfractaires de s'équiper au plus vite d'un téléphone cellulaire. Et bien souvent, les méchants vendeurs leur proposaient pour 1 euro (si engagement de 2 ans) ce téléphone Nokia qui s'avèrera être celui le plus vendu dans le monde pendant longtemps. Vous l'avez forcément eu. C'est qu'en plus il était solide le salaud ! Pas possible de s'en débarrasser comme ça ! Avec son antenne qui pouvait servir aussi à désobstruer vos conduits auditifs, vous vous êtes pourtant laissés convaincre par son design hors du commun et sa facilité d'utilisation. Mais les faits sont là : comme avec les pâtes Bolino et les bipers, vous veniez sans vous en rendre compte d'ouvrir la porte au premier capteur d'ondes nocives portatif. Alors TREEEEEEEMBLEZ merde ! Et le plus grave, c'est que vous lui avez laissé champ libre pour s'installer où il voulait : confiné à votre ceinture au tout début, par la suite il n'a plus quitté votre poche, voire votre oreille, et vous ne l'avez plus jamais éteint au point de le recharger allumé afin de bien entendre la sonnerie qu'il génère pour vous réveiller. Bonjour les ondes dans la tronche !




Le Minitel : France Telecom, Alcatel
Alors là c'est le pompon si on peut dire ! Voici un appareil "français" qui aurait pu pendant longtemps nous prémunir de toutes les ondes du démon, mais il a fallu qu'il perde en 5 ans sa bataille des télécommunications contre l'Internet proposé par nos amis américains. Et voilà, quelle chienlit ! Du coup dans un premier temps vous l'avez gardé en vous disant : "merde , 3615 ULA, c'était quand même pas mal, en plus on ne sait jamais... " mais en vain, il a fini par repartir chez France Telecom ou Emmaüs le jour où vous avez acheté du matériel informatique chinois à bas prix. Et puis voilà, un beau jour dans la rue, vous avez ressenti le besoin d'améliorer votre débit, vos connexions, votre mobilité. On vous a par la suite proposé de regrouper l'ensemble des fonctions multimédia sur un même appareil, et même si au début vous vous êtes dit " haha, ils me font marrer, pas besoin d'un téléphone qui fait dictaphone, appareil photo, caméra, disque dur, lecteur musique-photo-vidéo, internet, bluetooth, Wi-Fi, 3G, mails, jeux, réseaux...", désormais cet appareil, vous l'avez entre les mains et vous ne pouvez plus vous en passer. Alors pour ne pas avoir eu confiance dans le Minitel, TREEEEEEEMBLEZ...


Plus la peine de leur faire la guerre...
Pour toutes les raisons évoquées via les pâtes Bolino, les bipers, le blaireau phone et le Minitel, TREEEEEEEMBLEZ ! Vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous, car vous avez signé votre testament en signant votre premier forfait de téléphonie mobile ou internet. De plus, vous avez ingurgité tellement d'ondes dans votre vie que même l'achat d'un menhir chargé de bonnes ondes magnétiques ou la visite d'un ami jamaïcain pour vous remettre sur le chemin des "Good Vibes" ne suffiront plus à vous redonner le moral. De toutes façons, cette guerre que certains veulent déclarer aux ondes ne vous concerne déjà plus : vous avez trop besoin de ces ondes pour vivre. C'est ainsi. Fin du spectacle.

mardi 6 octobre 2009

Le microblogging à la conquête du vide ?


La communication internet est en pleine mutation, qu'on se le dise. Le boom généré par les outils et sites de réseautage social (Twitter, Jaiku, Frazr, Bloggino, Zuosa...) ont généré de nouvelles techniques de communication, dont une qui va nous intéresser plus particulièrement dans cet article : le microblogging (ou miniblogging). En effet, depuis quelques années, de plus en plus d'adeptes se sont pris au jeu du "partage de la pensée réduite" parallèlement au développement d'outils de mise en relation "online".

Qu'est-ce que le microblogging ?

Techniquement, le microblogging, c'est simple. Un champ de texte contenant de 140 à 200 caractères (ce qui est peu finalement) et permettant de publier du contenu web de façon immédiate. Ensuite 2 approches : soit les outils de partage se chargent de faire passer l'info aux réseaux (statuts, social networking, flux RSS, liens...), soit les informations sont générées comme des actualités en vrac par l'hébergeur de l'information et tendent à pouvoir devenir accessibles à des personnes hors réseaux. Au final le but ultime et grisant étant de voir un maximum de commentaires à son microblog.

Comment en est-on arrivé là ?

Plusieurs paramètres sont à mettre en exergue pour expliquer cela :

Tout d'abord la communication mobile. Elle est la première justification au microblogging. Cela fait quelques années que nous avons appris à réduire notre pensée à l'écrit (en inventant même un vocabulaire abrégé spécifique que certains manient mieux que la langue française écrite) pour envoyer par exemple des SMS. Nous savons donc faire cela...les acteurs de la mobilité l'ont bien compris en intégrant du coup des applications de microblogging à leurs appareils, et on peut dire qu'ils ne sont pas trompés puisque cela semble aller dans le sens de la demande.

Ensuite l'explosion du blogging depuis 2004. Il y aurait en 2009 150 millions de blogs dans le monde, ce qui est considérable. Face à cette tendance à blogger à tout va, les réseaux sociaux ont bien compris aussi qu'il y avait un créneau à prendre. Ils ont donc développé une série d'outils permettant de blogger à un moindre niveau. Le meilleur exemple est le site facebook, qui n'avait pas vocation au microblogging à sa création, mais qui depuis est dans la recherche permanente du microblogging via la mise en avant des statuts de ses utilisateurs, et leur facilité à être commentés. Facebook se positionne donc désormais comme un concurrent sérieux de Twitter, tout du moins sur cet aspect là.

Une autre raison qui peut expliquer l'essor du microblogging, c'est le comportement "No Life" que tout microblogger potentiel(lement) peut avoir en lui : dire où l'on se trouve, raconter sa vie, essayer de faire de l'humour, surprendre, choquer, être à la page sur l'actualité ou même s'inventer une vie. Le tout en partant du postulat que cela peut intéresser les contacts de son propre réseau, voire dans certains cas même en conquérir de nouveaux grace à la qualité de ses publications. Mais ce comportement "No Life" peut aussi se coupler à un comportement de fan poussé à l'extrême : suivre les parutions de ses héros en temps réel est pour certains une obsession.

Enfin la dernière raison est l'utilisation du microblogging comme outil professionnel. Certaines professions peuvent justifier la publication permanente d'informations pour donner l'impression que le lecteur est un peu comme quelqu'un qui serait relié aux publications de l'AFP du matin au soir. C'est le cas du journalisme, de la politique, de la recherche, de la culture... mais cela intéresse aussi de plus en plus les entreprises et leurs cellules marketing qui y voient déjà un moyen de fidéliser et de toucher de nouvelles cibles en communiquant auprès de leurs prospects ou clients en temps réel.

Quelles sont les dérives du microblogging ?

Plusieurs dérives du microblogging ont été identifiées. En effet, si elle paraît de plus en plus indispensable en tant que "nouvel ordre de communication", on peut quant même trouver cette pratique un peu facile et l'accuser d'être un frein à l'affirmation de la pensée.

Tout d'abord, il y a fort à parier que le microblogging va se substituer très rapidement au blogging. C'est même déjà en marche : combien de blogs sur internet sont-ils encore réellement tenus à jour ? difficile à dire mais beaucoup d'entre eux ressemblent désormais à des blogs fantôme encore bien référencés. De plus, parmi ceux qui continuent à publier des articles, de moins en moins voient passer de commentaires de lecteurs, ce qui peut laisser penser que les articles sont peu lus. Mauvaise nouvelle pour la pensée et l'argumentation qui l'accompagne sur ces formats (car c'est quant même plus facile quant on a de la place pour le faire).

Ensuite, une certaine addiction à cette pratique a été constatée. Les statuts perso sont devenus quasiment des "battles" pour raconter sa vie ou ses états d'âme. On peut voir que certaines personnes ne tiennent pas plus de 10 minutes sans publier quelque chose. Il devient difficile dans ce cas là d'appeler encore cela du microblogging, surtout en conservant le mot "blogging". Mais ça peut aller encore plus loin avec l'addiction aux statuts des autres : se ruer sur leurs publications est devenu une activité qui peut prendre pas mal de temps sur facebook, tout comme être le lecteur asservi de sa star favorite sur Twitter. Et là les commentaires pleuvent...

Enfin d'un point de vue professionnel, il est quant même assez scandaleux que par exemple des journalistes en train de suivre un procès d'envergure acceptent de passer la majorité de leur temps au tribunal à commenter en temps réel sur internet en 140 caractères ce qu'ils voient, comme si l'observation du tableau d'un procès devenait plus importante que son contenu. Il serait quant même préférable que les journalistes ne deviennent pas uniquement que des observateurs, mais plutôt qu'ils restent des rédacteurs dans les règles de l'art afin de continuer à représenter des modèles auprès de nous, lecteurs, qui n'utilisons pas plus de 12% des capacités de notre cerveau au quotidien. Tirez-nous vers le haut !!!

Alors on microblogue ou pas ?

Oui nous pouvons microblogger, bien sûr. Nous le faisons déjà presque tous. Mais entre l'addiction et l'incitation égocentrique à être lu, il faut essayer de trouver une fonction au microblogging : teaser un travail rédactionnel plus conséquent, communiquer avec les autres rapidement et quasi gratuitement, ou mettre en avant de l'info qui parfois ne justifie pas plus de place...et surtout éviter le piège consistant à vivre au travers du microblogging comme un moyen de communication exclusif et suffisant de notre temps. On peut même s'interroger sur l'avenir de cette pratique : il ne faudra peut-être pas s'étonner de voir très prochainement des enfants en bas âge communiquer entre eux avec des pâtes alphabet pour se faire passer des messages du type " la nourrice pue du bec" ou " j'ai envie de jeter mon petit pot par la fenêtre".

Gloups.


lundi 21 septembre 2009

LEg GOdt Online !


1949 et 1958 : naissance des briques LEGO

Nous sommes en 1949. Les premières briques à plots en plastique (dont le système d'assemblage de base est toujours utilisé par la marque) sont fabriquées par la société danoise LEGO. Petite révolution intéressante que voilà! Les jeux en bois deviendront par la suite rapidement obsolètes (avant de faire un retour comparable à celui des vinyles pour la musique ), remplacés par des jouets de construction en plastique qui s'inscriront définitivement dans le temps et dans les mémoires collectives, à l'image des produits manufacturés présents partout dans notre monde standardisé. L'année 1958 permet à la société danoise d'améliorer le verrouillage et la polyvalence des briques. S'en suivra alors un développement à l'international considérable et des générations entières de petites mains qui trifouilleront des heures durant des caisses remplies de briques de la marque danoise.

Mais les LEGO étaient-ils juste des jouets de construction basiques destinés uniquement aux jeunes enfants ? et n'y avait-il pas plusieurs façons de "faire des LEGO" ?

Tout d'abord non, les LEGO n'étaient pas juste destinés aux jeunes enfants. Parlez-en à tous les pères de famille qui avaient du mal à quitter la salle de jeu de leurs enfants. De plus la marque tenta à plusieurs reprises de toucher une cible plus âgée en proposant les LEGO Technic. Ensuite oui, l'approche pour "faire des LEGO" différait en fonction de 2 méthodes connues qui étaient choisies consciemment ou pas par les LEGOistes :

Méthode 1 (dite du collectionneur) : se faire acheter une boîte de LEGO par sa mère après un vilain caca nerveux au Mammouth du coin. Une fois sur zone de construction à domicile, ouvrir la boîte, mettre les briques sur le plan de travail et enfin partir dans la construction exacte du LEGO en essayant de battre le temps officiel de construction marqué sur la notice (voir pour certains ne pas utiliser la notice pouvait être considéré comme un "must"). Finir en exposant les œuvres de Monsieur LEGO faites par soi-même, sans ne jamais plus y retoucher.

Méthode 2 (dite de la construction éphémère) : se faire acheter une boîte de LEGO par sa mère après un vilain caca nerveux au Mammouth du coin, mais cette fois-ci en ayant bien pris la peine de regarder le type de briques fourni dans la boîte. Résister à la tentation de construire le LEGO afin de poursuivre immédiatement une construction improvisée depuis plusieurs jours ou semaines, dont le chantier avait du être interrompu en raison de certaines briques manquantes. Enfin finir un jour l'œuvre en question, mais en considérant le projet comme de l'art éphémère dont les briques se doivent d'être libérées de temps en temps, afin de partir sur une autre réalisation.

NB : la méthode 2 n'empêchait en rien de pratiquer la méthode 1, puis la méthode 2, et à nouveau la méthode 1 (soyons fous) etc...après avoir rendu chaque œuvre de Monsieur LEGO également éphémère.

Conséquence des 2 méthodes : nous étions voués à collectionner les LEGO, à manquer de briques, ou à sacrifier toutes nos idées à l'art éphémère au même titre que les dresseurs de château de sable.

MAIS...LE WEB...ENCORE LUI...

2005 : création de la Lego Factory
Miracle. C'est en 2005 qu'une société indépendante a l'idée géniale de créer le logiciel Lego Digital Designer qui propose de designer ses propres constructions online en téléchargeant le logiciel qui est compatible MAC et PC. Le logiciel permet de sélectionner n'importe quel type de brique parmi une nomenclature extrêmement variée (style, taille, couleur...) et de se laisser aller à des constructions virtuelles de type Méthode 2. La société LEGO intégra rapidement à son site internet le logiciel téléchargeable gratuitement et mit en place un deal commercial incroyable : elle créa une usine virtuelle dans laquelle l'utilisateur est en charge de tout le projet : LEGO Factory.

Voici les 3 étapes à suivre pour réaliser son projet LEGO en ligne :

1) Designer et réaliser votre construction en ligne en utilisant le logiciel Lego Degital Designer 2.0
2) Générer le modèle de votre création en ligne et estimer le prix de votre œuvre (prix fixé en fonction du nombre de briques utilisées)
3) Passer commande en payant en ligne vos briques qui vous seront livrées ensuite par la poste afin de reproduire réellement votre œuvre chez vous en utilisant le modèle que vous avez édité

Les Méthodes 1 et 2 qui firent les beaux jours des années 80 et 90 sont donc comme les jouets en bois en leur temps devenues obsolètes. La robotique permettra peut-être de redonner vie aux légos comme le laisse imaginer la série Mindstorms NXT de LEGO. Mais pour les puristes, désormais le dernier rêve pourrait bien n'être que celui de se jeter tel un Picsou dans son or, en remplaçant le métal jaune par les fascinantes briques en plastique danoises.

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