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mercredi 12 janvier 2011

Expérience 1 : faire de la Divine Synchrèse avec l'inspecteur Derrick et BoC


Aujourd'hui, commençons par une expérience relativement facile à mettre en place et peu onéreuse : La Divine Synchrèse (à domicile). Cette expérience méconnue m'avait été révélée par un ami qui m'avait avoué avoir découvert cela en regardant les clips de M6 la nuit tout en écoutant de la musique sur son poste. Nous décidions alors de confronter l'expérience à l'épreuve des statistiques. Ce fut avec une certaine fascination que nous arrivâmes à la conclusion que l'expérience marchait dans 82,3% des cas recensés. - BV

// EXPERIENCE ON STAGE //

13h43 : Allumez votre téléviseur, et mettez la chaîne numéro 3.

13h44 : Prenez un CD de musique ambiante, de type downtempo ou electronica. Moi j'ai choisi Geoggadi du groupe Boards Of Canada, mais vous pouvez bien évidemment prendre autre chose. Mettez-le dans votre chaîne, et bloquez-le sur "pause". Faites sortir le son de votre chaîne hi-fi sur votre téléviseur (via par exemple la prise "auxiliaire").

13h45 : Le générique de l'Inspecteur Derrick (par le groupe allemand The Humphries) vous indique que l'expérience peut commencer. Coupez le son de votre télévision. Mettez votre CD en marche en appuyant sur "Play". N'hésitez-pas à mettre un peu de volume.

13h46 : Posez-vous dans votre meilleur fauteuil avec une cigarette et du coca. Si rien ne se passe au début, ne vous inquiétez pas, et surtout ne renoncez pas : vous allez progressivement réaliser que la mécanique synchronique se met en place. Vous allez être fascinés, faites-moi confiance.

13h53 : Ça y est, vous êtes en train de vivre votre première expérience de Divine Synchrèse ! Sans rien faire, en ne laissant que le hasard opérer, les beats des morceaux se calent parfaitement avec les changements de plans séquences de l'épisode de Derrick que vous êtes en train de regarder. De plus le rythme très lent de la musique correspond également parfaitement à celui choisi pour le montage de la série.

14h12 : Bam ! Une série de coups de feu semble retentir dans l'épisode, et là encore, comme par magie, une intervention divine vous a gratifié d'un beat différent sur chacun d'entre eux. Superbe !

14h31 : Une grosse nappe de synthétiseur 70's se cale directement sur l'image d'un scientifique en blouse blanche en train de répondre au téléphone dans son labo. Il y a en fond derrière lui un énorme tableau de bord paré de boutons multicolores qui clignotent. C'est énorme ! Le moment est totalement psychédélique !

14h50 : Ayé ! La fin de l'expérience est annoncée par l'apparition textuelle de la distribution de l'épisode visionné. Le CD a duré à peu près le temps de l'épisode (en comptant la "ghost track" qui met 5 minutes à arriver). L'expérience a marché comme sur des roulettes, comme à chaque fois avec Derrick et Boards Of Canada.

Récapitulatif : 1 TV avec une prise "auxiliaire". 1 lecteur CD avec un câble pour se connecter à la TV. 1 CD d'ambiante de plus d'1h (sinon prévoir 2 CD). 1 fauteuil de producteur gros cigare. 1 paquet de cigarette. 1 coca. 1h10 environ.

samedi 14 novembre 2009

Les "Années 90" au pied du Mur : les séries TV


Pour tout trentenaire, les années 90 ont été ces années où toutes les séries avec lesquelles on a grandi disparaissent, et toutes les séries que seules les copines du collège regardent (aaaaaah qu'elles étaient belles avec leurs sacs NafNaf et leurs stylos Creeks) apparaissent. La qualité des scripts chute brutalement avec le mur de Berlin, à croire que l'édifice a décidé de ne pas partir seul.

Comparons :

Avant les années 90, si on se limite aux années 80, on a rien de moins que Mc Gyver, Miami Vice, La Belle et la Bête, K2000, l’agence tous risques, Magnum, V, Shérif fais moi peur, Tonnerre Mécanique, Automan, Alf... Un univers vaste et merveilleux dans lequel tout spectateur au cerveau suffisamment disponible trouvait son bonheur, ou en tout cas parvenait à pas trop voir que le monde, déjà à l'époque, allait mal.
Pendant les années 90, on assiste à l'arrivée de Agence Acapulco, Baywatch, Caraïbes Offshore, Corky, Cote Ouest, Hercules, Docteur Quinn, Fx Effets Spéciaux, La Sentinelle, Pacific Blue, Xena... bref tout ce qu'on peut faire de plus insistant en terme d'eau de rose, de gros appendices mammaires et de scènes d'action improbables.

Interlude - La Mouche du Coq vous propose ici un voyage 20 ans en arrière avant de continuer votre lecture.





Fin de l'interlude.

Pas grand chose pour rassurer notre pauvre téléspectateur donc, qui suit tout ceci d'un œil torve tout en sacrifiant un paquet de Chipster sur l'autel de son ennui. Mieux, il en redemande : La Sentinelle, sur le point d'être supprimée, a été sauvée par les courriers de fans...
Un esprit tordu poserait d'ailleurs le postulat suivant : à quel point peut-on lier la chute du Mur au fait que les gens ont brutalement levé les yeux de leur trop petit écran ? Personne n'aurait jamais eu le temps nécessaire à une prise de conscience collective si Warner et consors avaient mieux fait leur boulot. Et de nos jours, on aurait une belle carte du monde bicolore, bien plus facile à retenir que cet incroyable patchwork géographique qu'on force les écoliers d'aujourd'hui à ingurgiter.

Les années 90 ont donc été un passage à vide d'un point de vue sériestique, heureusement vite oublié : dés 1994 réapparaissent des séries qui passionnent les foules, telles que Buffy, Friends, Stargate, Dawson et Charmed. Les années 90 sont aussi teintées de série fondatrices, en chêne brut, en acier trempé : Code Quantum, Demain à la Une, Beverly Hills, 21 jump street, Hartley cœurs à vif, Highlander, JAG, le Caméléon, le Rebelle, les Contes de la Crypte, les Dessous de Palm Beach, Lois et Clark, Melrose Place, Parker Lewis ne perd jamais, Sliders, Spin City, X Files, Walker Texas Ranger, Docteur Doogie (ici un clin d'oeil à tous les fans de Barney Stinson)...


Au final donc, si les remous géopolitiques qui ont agité la planète entre 1989 et 1995 ont eu un impact sérieux sur le paysage télévisuel, l'homme a repris le dessus sur l'adversité et le bilan des 90's n'est pas si mauvais. Un peu de caca sous les chaussures, voilà tout. On aurait vraiment pu plus mal s'en tirer, et non contents d'être une génération sacrifiée (c'est ce que tout le monde dit en tout cas), nous aurions également été une génération de cons.

Notons au passage l'héroïsme d'AB production, qui a vaillamment assuré la régence dans ces années sombres, avec 30 séries et plus de 3000 épisodes dont chacun est une ode flamboyante à notre filiation directe avec le singe. Cela dit, pour tous ceux qui avaient passé l'âge de guetter leur nom dans le générique "joyeux anniversaire" du Club Dorothée, les séries AB sont devenues une sorte de référence indétrônable, de quoi on ne sait pas trop, mais une référence en tout cas ; de "Premiers Baisers" à la "Croisière Follamour", de "Salut les Musclés" à "Hélène et les Garçons", en passant par "Le Miel et les Abeilles", "Les Filles d'à Côté", et, citons-là pour ne pas passer à côté de ce qui fût probablement le meilleur titre de série de tous les temps, "Le G.R.E.C.", AB Production est au final la traduction la plus cynique de ces années : "je me fiche de ce qu'on en pensera dans 10 ans, pour l'instant je me paye une Bentley".


Pour finir et pour rétablir une certaine justice, n'oublions pas que c'est AB production qui a produit dans le temps "Les Maîtres de l'Univers", et là je dis respect. Chapeau l'artiste.



jeudi 12 novembre 2009

Les "Années 90" au pied du Mur : les dessins animés



Nicky Nineteen's

La pluie rebondit sur le trottoir et explose en gerbes d’étincelles translucides, captées par le seul lampadaire en état de marche de la ruelle. Les murs tanguent un peu mais ça ira pour le retour. Râpant d’une main lasse sa barbe de pilier de comptoir, il se dirige au jugé vers ce qui lui sert de piste d’atterrissage depuis qu’il a raccroché. Le duplex qu’il partageait avec Kaori dans le quartier de Shinjuku n’est plus qu’un lointain souvenir, et il a perdu la force de l’évoquer depuis longtemps.

Il se sait traqué depuis quelques années, mais ce soir est un soir spécial. Il devine la présence de l’autre, il peut presque sentir son haleine. Ses longues années d’entraînement sont loin mais la grande époque a tout de même eu la bonté de lui laisser quelques réflexes dans sa fuite, et il regrette amèrement d’avoir pris si peu de soin de son grand ami chauve à présent. Même demeuré, il s’était avéré bien utile en diverses occasions.

Un grillage. La ruelle s’arrête là. Il va falloir assumer les doses exponentielles d’alcool et de médicaments qu’il s’est envoyées ces dernières années, et il ne s'est pas fait de cadeau.

Il se retourne, vif et alerte croit-il. Son demi-tour semble malgré tout durer une vie, il a le temps de s'arrêter sur chaque détail, les containers en métal, la bouche d’égout salie d’une flaque de vomi, l’emballage de cheeseburger détrempé sur le sol, et, enfin, campé sur deux jambes immenses, le grand personnage aux longs cheveux bruns et aux yeux bandés qui avait si bien su se rendre invisible jusqu'ici.

C’est l’heure.

C’est l’heure, enfin.

Pas le temps pour la réflexion. Il s’élance brusquement en dirigeant sa main vers son holster et saisit son 357, fluide, calme. L’autre ne bouge pas et semble presque ne pas le voir. Dans un cri, il stoppe brutalement sa course et vise.

Un coup de tonnerre.

L’autre n’a pas bougé. Un instant il croit s'en être sorti. Le coup était ajusté, il faut croire que c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.
Mais une lueur folle s’agite autour de son adversaire. A quelques centimètres devant son front, un petit éclat de métal flotte dans l’air, tournoyant sur lui-même. Puis tombe sur le sol, comme une mouche qui n’aurait pas vu une vitre.

Un coup. Brutal, profond. Autre chose que les coups de massue de Kaori… Il sent quelque chose craquer dans son bassin. Le sol apparaît brusquement devant ses yeux, il a juste le temps de tourner la tête pour éviter de se briser le nez.

Un autre, dans les reins. Ses jambes ne répondent plus. Il rampe pour la forme, mais espère qu'on en finira vite.

L’autre se penche sur lui, pose un genou près de ses yeux. Ses cheveux tombent près de lui. Une voix douce, condescendante, lui donne le dernier sacrement.
« en 1990, tu as provoqué la fin de Ken le survivant. Je m’appelle Shyriu et je te cherche depuis longtemps, Nicky. Je viens de la part de Ken, mais aussi de Sangoku, Seiya, Ranma et tous les autres. Tu aurais mieux fait de te cantonner aux Hentai. »

Un choc sourd. Nicky Larson voit son corps s’éloigner, en bas, dans cette ruelle, avec ce grand type efféminé qui le regarde calmement sous la pluie. Sa tête a un angle bizarre.

Son blouson ne semble pas démodé ; les années 90 n’étaient pas encore tout à fait parties finalement.




jeudi 1 octobre 2009

† RIP Mr Manatane...

Nous sommes en 1996. Un curieux personnage apparait pour la première fois sur le PAF dans l'émission présentée par Michel Field et Mlle Agnès C'est pas le 20h (sur Canal +). Maîtrisant la langue de Molière comme personne (malgré un accent belge pourtant assez prononcé), emmitouflé dans une robe de chambre et assis confortablement dans un fauteuil en cuir toilette, il commente un programme humoristique court sous forme de roman photo (accompagné d'une délicieuse petite musique d'ascenseur) et répondant au doux nom de Jamais, au grand jamais.

C'est homme, ce génie en devenir, c'est
Monsieur Manatane


Cette première série de sketchs (qui sont tous des conseils en savoir-vivre) rencontre son petit succès d'emblée, elle est le terreau à l'élaboration du projet qui va magnifier son œuvre. Entendez par là Les Carnets de Monsieur Manatane. Magneto Jeff...

1997. Philippe Gildas quitte l'emblématique émission NPA qu'il anime depuis quelques années, Alain De Greef le fait remplacer en partie en la personne de Guillaume Durand et cherche du coup un programme humoristique innovant. Monsieur Manatane le démarche avec 2 pilotes de ses carnets : La Thaïlande, sketch où l'on voit Manatane en train de s'adonner aux joies du tourisme d'Evians dans un hôtel de Bangkok, et Le Japon, dans lequel on le voit vanter les mérites du combat à l'asiatique avant de finir son adversaire à l'américaine. La direction de NPA est tout de suite conquise et signe pour deux saisons avec notre ami belge qui leur fournira 48 épisodes.

Sa folie pure l'amènera à se taper la fille d'un milliardaire colombien dans une soirée à Cannes, à faire le tour du monde en navigant bourré sur un cargo, à gérer un élevage de champions qui sont en fait des footballeurs, à partir chasser au Sénégal pour au final manger des excréments sous sa palladium, à faire une GDLF (entendez par là une Grève De La Faim) dans une église en cachant de la nourriture dans un livre...pour ne citer que ces moments dantesques qui ont fasciné une génération entière d'ados accros à l'humour belge et à l'humour noir.

Malheureusement, tout a une fin. Monsieur Manatane est poignardé à l'été 1998 par la direction de Canal + qui décide de ne pas prolonger Les Carnets de Monsieur Manatane. On ne saurait jamais si l'affaire Georges Cravenne, au travers du sketch sur les Césars, aura eu un impact sur cette décision (Canal + n'a pas trop assumé à l'époque que Manatane se moque du fondateur des Césars).


Afin de continuer à faire vivre le génie qu'il était, son œuvre fut quant à elle packagée en 2005 dans un coffret DVD, et ses textes furent eux publiés par un éditeur en mars 2009. Une légende de l'humour repose désormais à l'INA et sur le web, une certaine idée de l'humour à la télévision n'a quant à elle pas réussi à franchir les années 2000.

RIP Mr Manatane

samedi 19 septembre 2009

Best Friends Forever



Focus aujourd’hui sur une des séries phares de la chaîne américaine HBO qui ne démérite pas avec les saisons : Entourage. Starring de gauche à droite : Drama, Turtle, Vince, Eric et Ari.

Dans un rythme urbain gouverné par les séries us, entre diffusion sur les networks américains et disponibilité des sous-titres français, le tissu social se fragilise. “ - Apéro ce soir à la Fusée ? - Oh tu sais, je suis un peu fatigué en ce moment, je crois que je vais bouquiner un peu et me coucher tôt.” Mais oui mais c’est bien sûr. Ne soyez pas dupe de cette excuse qui prolifère et mute comme une grippe A, on entend déjà l’imparable : “Je vais rester chez moi, je crois que je couve un truc.” Remisez donc votre ballon de rouge et son fond de jazz manouche, votre so-called ami est parti retrouver ses vrais potes au bord d’une piscine à L.A, California, U.S.A.

Entourage donc. On vous prévient : c’est hautement addictif. Avec teneur garantie en situations vitaminées et rebondissements naturels. Sans ajout de ces climax artificiels dont Jack Bauer aime à se faire des tartines 24 fois par jour. Quelques précautions d’usage cependant : forts de notre expérience, nous ne saurions recommander à nos lecteurs de s’en tenir à une séance hebdomadaire mais plutôt de faire provision d’une bonne demi-saison, avant de prendre son vol canapé-L.A et de boulotter les épisodes comme autant de carreaux de chocolats. Rendez-vous compte : chaque épisode ne dure pas plus de 25 minutes-calories... Cinq saisons à consommer sans modération mais avec reconnaissance comme un buffet gourmet à volonté. Certains épisodes invitent facilement au mini-culte alors bien sûr, on pourrait leur trouver une température de dégustation mais bon... comment dire... ce serait dommage. Cette série doit d'autant plus se manger comme un bon hamburger qu'elle conserve le goût de l'entrecôte.

Vincent Chase, facile pour lui

Une viande encore tendre : celle de quatre hommes saisie dans toute la vigueur de leur twenty something avant d’être arrosée de l’inimitable sauce HBO. A leur tête : Vincent Chase, jeune et séduisant acteur estampillé sensation hollywoodienne du moment. Il accède soudainement à la gloire, l'argent et les filles peu farouches... mais comme il veut pouvoir répondre "Life changes. Friends don’t." aux journalistes de Vanity Fair et bien il s'entoure de ses pires potes de toujours, originaires comme lui du Queens et nous propose un “Vis ma vie d’étoile montante à L.A”. Oui je veux. Toujours mieux que de toiletter des chiens à Nyons.

Drama : une perfection du genre.


Vincent est le baby bro de Johnny Drama, vieille gloire d’obscures séries TV, qui ne vit que pour voir sa carrière redécoller. Tant de crasse fierté au service de tant de loositude objective... vraiment, c'est quelque chose. Sachez, pour la petite histoire, que Johnny est incarné par Kevin Dillon qui n'est autre que le frère un peu occulte de Matt, la mise en abyme n'est-elle pas vertigineuse ? Il y a aussi Eric Murphy, le meilleur ami, le frère de confiance, la tête pensante, l'épaule rassurante, bientôt parachuté manager de Vince. Sa petite taille et sa sensiblerie - rendez-vous compte, il est capable de tomber amoureux lors d'une partie à trois - lui valent moqueries et quolibets de tout poil. Enfin, Turtle, le rigolo de service, jamais le dernier à tirer sur un bang ou faire plouf dans la piscine, serait sans doute aussi puceau qu’un frère Jonas si Vinz ne s'était pas penché sur son berceau.

Tout ce petit monde vit plus ou moins aux crochets de Vince mais chacun apporte sa petite contribution à la communauté : Johnny cuisine bio, Eric lit les scénarios et Turtle conduit la limo. Autant vous le dire, ils deviennent tous très vite attachants dans ce grand bain de dupes où croisent grosses cylindrés et seins siliconés. Les grandes ré-sois dans les belles villas, les virées shopping dispendieuses, les quintaux de filles...oui oui oui mais ce qu'ils préfèrent avant tout, c'est les joies simples de l'existence : jouer à Gears of War 2 en fumant des joints par exemple. Kiffer tranquille entre potes quoi. S’en balancer des bien bonnes. Entourage : gros capital cool donc, Obama ne s’est d’ailleurs pas caché durant sa campagne que c’était là une de ses séries favorites. Même si ça vaut pas Thierry la Fronde.

Ari menace / Lloyd endure

La série s'attache bien sûr à décrire l'évolution de la carrière de Vince, placée sous l'égide d'Ari Goldberg, son agent complètement survolté, sans foi ni loi, misogyne, homophobe, xénophobe à faire fureur dans tous les dîners de sales cons. A chaque épisode, c'est un numéro irrésistible qui vous attend : le talent de Jeremy Piven confine au génie. Notons que Ari ne serait rien aujourd’hui sans Lloyd, son coquet petit assistant dont les préférences sexuelles autorisent tous les dérapages verbaux du saint boss, lequel ne s’excuse jamais de demander pardon ni n’atteint le point Auvergnat. A ce propos, un site regroupe les oeuvres complètes de Ari Gold : http://www.arigoldquotes.com.

Voilà, au-delà de tout ça : la densité des personnages, la finesse des dialogues, la drôlerie des situations, les prouesses de l'interprétation... la série renseigne aussi brillamment sur les dessous de l'industrie du cinéma : ses coups foireux, ses tractations hystériques, ses tournages épiques...en bref un monde impitoyable. On a beau savoir, il faut le voir. Petit cachet d'authenticité : les aventures de nos compères seraient inspirées de celles de leur glorieux producteur : Mark Wahlberg à son arrivée à Hollywood. Donnie Wahlberg, l’ex bad boy des NKOTB, est bien embarrassé d'ailleurs, la logique voudrait qu'il soit à la source du personnage de Drama. Autre bonus non négligeable, des stars pour de vrai font des apparitions dans leurs propres rôles...ou pas. Assez savoureux de croiser James Cameron confier un rôle à Vince ou Jamie Lynn Sigler (alias Meadow Soprano) faire les yeux doux à Turtle ... et puis ludique aussi : “Tiens mais ce serait pas le papa gâteau de la Fête à la Maison ? ” A vous de reconnaître les petites célébrités dont personne ne se rappelle ni le nom ni même l'existence, aussi con et convivial qu'un quizz sur Facebook.

Alors emballés ? On pourrait bien sûr reprocher à la série de parfois tourner en rond avec des intrigues qui procèdent de ressorts identiques : Vinnie va-t-il avoir le rôle ?/ Eric va-t-il emballer ce soir ? Peu importe, on prend quand même, la vie est faite de répétitions, blablaba et les 5 premières saisons s’engloutissent en moins de temps qu'il n'en faut à Drama pour se prendre un vent. La 6ème saison est en cours de diffusion aux States. Qu’attendez-vous ? Les coffrets ? Common.

vendredi 10 juillet 2009

Petit guide à l’usage des profanes de TV avec les 10 Idées les plus mal Reçues.




Ils auraient adoré présenter ce Top-Ten mais on s'est dit que Non.


Voici donc pour ceux d’entre vous qui se demanderaient encore, les réponses exclusives de ceux d’entre nous qui y travaillent. En duplex depuis le Boulevard Victor, votre envoyée spéciale : Eve Huile.

- Non, je ne sais pas si Michel Drucker est vraiment gentil, ni si Sophie Davant est une vieille cochonne. Est-ce que je vous demande moi si votre D.G fait du vélo. Notons que Michel Drucker en fait, lui, du vélo, c’est certain.

- Non, il ne suffit pas de coucher pour réussir. Sophie Davant pourrait objecter que certains missionnaires de service public ne se refusent pas. Certes. Cela peut aider indéniablement mais j'insiste : cela ne suffit pas... sinon, la même Sophie mais D’avant aurait du présenter toutes les tranches infos d’Antenne 2 et FR3 réunies.

- Non, tout le monde ne se connaît pas. “ Ah ben tu travailles à la télé... ah ben tu dois connaître... comment il s’appelle déjà... tu sais le chien qui co-présente... le jeu... avec l’autre-là... Christophe Dechavanne. ” Non, je ne connais pas personnellement ce chien. Et non, je ne sais pas s’il fait pipi pendant la coupure publicitaire. Ni s’il connaissait Olga, la regrettée chienne de Michel Drucker. Ni s'ils ont déjà... Non.

- Non, les maisons de productions ne sont pas une suite ininterrompue de folles bacchanales à la gloire de papounets en slips panthère et pyjamas de soie. En fait de montagnes de coke, de fontaines à champagne et de licence sexuelle, on y travaille la plupart du temps... vêtus de vêtements... en buvant du café dans de modestes gobelets en plastique (Pardon Yanus). Alors how dirty is that hein ?

- Non, un reportage de 3 minutes ne se fait pas en 3 minutes. Cela suppose un peu de travail quand même et pas toujours dans une débauche d'attitudes cools et de pulls à capuche à grands coups de “ Wesh ”, “ We did it Bitch ” et autres “ On est pas trop des Beaux Gosses ? ”... enfin si... mais pas sur toutes les chaînes.

- Non, il ne suffit pas d’apercevoir votre nom au générique en police 12 pour mesurer la qualité de votre travail ni même de faire de l’antenne pour réussir. A la question aussi inévitable qu’un veau, le jour de Pentecôte : “ Alors quand est-ce que tu passes à la Télé ? ”, il faut répondre invariablement : quand Sim aura des dents.

- Non, ne me regardez pas d’un air désolé lorsque je vous annonce que je suis intermittente du spectacle. Si ce statut vit assez longtemps, je n’en rêverais pas moins pour mes enfants. Et non, mon fils, tu ne feras pas de carrière fantaisiste dans le Droit ou la Médecine.

- Non, la Télé-Compassion avec son lot de mines contrites, de voix qui "trémolent" et d’oeils (sic) qui mouillent est une vaste fumisterie. Les coulisses et les salles de montage résonnent des pires rires de hyène de la Création.

- Non, la Télé ne rend ni plus beau ni plus intelligent... (ni plus grand, hein Mimi ?) C’est le message que nous a adressé Sim tout au long de sa vie, lequel Sim, je tiens à préciser, n’est toujours pas mort.

- Enfin, Non, ne croyez pas celle ou celui qui vous dira en tirant nonchalamment sur sa clope : “ Oh tu sais, c’est jamais rien que de la Télé ”. Personne ne le pense vraiment. Personne.

dimanche 14 juin 2009

Canal Presque...nul !


Les vacances estivales 2009 vont pointer leur nez très prochainement pour pas mal d'entre nous, cependant certains médias ont déjà pris le parti de mettre en congés quelques uns de leurs programmes qui fonctionnent de manière saisonnière. C'est le cas de la télévision avec son lot de compilations rétrospectives de l'année écoulée (sport, télé réalité, ...) qui tente de nous prouver qu'il est toujours intéressant de se replonger activement dans ces diffusions d'archives fraîches quant on n'a pas eu le courage de le faire (ou le temps) au moment de leur première diffusion.

Canal+ n'a pas dérogé à la règle en ce mois de juin en nous offrant dès les prémisses de l'été des rediffusions des "meilleurs moments" de l'excellente émission humoristique Canal Presque, programme lancé le dimanche 18 janvier 2009 pour faire patienter les fans de football avant leur rendez vous dominical, le Canal Football Club. La mise en place de cette émission avait par ailleurs justifié un transfert de M6 vers Canal+ de Virginie Efira afin de lui offrir un créneau taillé sur mesure pour mettre en valeur son merveilleux talent de présentatrice décalée.

Malheureusement pour notre amie belge, la vinaigrette n'a pas pris d'entrée de jeu, et c'est le moins que l'on puisse dire. Au lendemain de sa première, l'ensemble du PAF et des téléspectateurs avait exprimé son désarroi quant à la programmation de ce programme ressemblant à un pot belge d'incompréhension humoristique, d'auto-satisfaction drolatique et de pseudo-décalage passéiste. La sanction tomba rapidement avec des chiffres excessivement mauvais pour Canal+, et cela juste avant le boulevard offert par l'émission de foot diffusée en clair.

Le dictat de l'audimat aurait donc dû faire en sorte que Canal+ s'en tienne à une tentative de pilote raté (mais diffusé) pour combler une case qu'elle voulait innovante. Pourtant la chaîne privée persista et les tentatives qui suivirent essayèrent bien de montrer un visage un peu re-cadré, mais en vain car toujours aussi fade. La seule solution qui s'imposa alors au téléspectateur fut la fuite en bonne et due forme, afin de courir retrouver l'équipe de joyeux lurons de Michel Drucker dans Vivement Dimanche sur France 2. Face à cet humour Canal soit disant décalé (qui cale pourtant d'emblée), l'idée de retrouver l'humour imagé d'un Philippe Geluck ou les imitations d'un Nicolas Canteloup ne parait même pas si farfelue !

Après une saison entière qui ne trouva donc jamais son public, Canal+ a finalement profité de la mise en congés du monde du football pour arrêter l'émission et nous compiler le "best of" de Canal Presque. Il semblerait que la chaîne ait enfin compris son erreur principale : Canal Presque est un programme qui a sa place pendant l'été, période pendant laquelle du point de vue de la télé tout est permis, et cela sans conséquences. Avec son humour TNT, l'émission n'avait donc le niveau des Nuls que du point de vue sémantique.

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