mercredi 28 octobre 2009

Roky Erickson, légende vivante désincarnée...



Vous avez dit psychédélique ?
"J'aurais pu être une légende... j'ai été une star du rock psyché... désormais je ne suis plus rien, ou presque." Voici comment pourrait se résumer la vie de Roger Kynard Erickson, alias Roky Erickson, musicien incontournable de la scène garage et psyché des années 60, qui reste injustement méconnu du grand public bien que considéré par les spécialistes comme le père fondateur du rock psychédélique.

Flashback
Roky est un guitariste compositeur texan né en 1947. En 1956, il crée son premier groupe, The Spades, à Austin. Cette première expérience sera décisive car elle lui permettra de rencontrer ses futurs musiciens lors de tournées au Texas : Ronnie Leatherman (bassiste), John Ike Walton (batteur), Stacey Sutherland (guitariste) et Tommy Hall, qui a la particularité de jouer de la cruche électrique. Cet instrument sera déterminant dans le projet qui réunira les 5 musiciens en 1966 : The 13th Floor Elevators.



Le groupe marquera l'univers musical des années 60 en définissant le concept de psychedelic music à travers ses morceaux, les artworks de ses pochettes d'album et sa philosophie de groupe basée sur la quête de la pureté mentale - en opposition à l'aliénation mentale - parfaitement illustrée par la citation préférée de Roky : "Le nouvel homme voit l'ancien homme (sous-entendu l'homme aliéné) comme l'ancien homme voit le singe" .

En 4 ans le groupe réussira à produire 3 albums : The Psychedelic Sounds Of The 13th Floor Elevators (1966), Easter Everywhere (1968), Bull Of The Woods (1969) et un live Live 66 en 1968, et cela malgré les excès de folie de Roky liés à une consommation très intensive de drogues hallucinogènes et non-hallucinogènes, problème d'ailleurs partagé par l'ensemble des membres du groupe. A cette époque, tous ont eu affaire avec la justice pour possession et consommation de drogues. Plusieurs d'entre eux furent d'ailleurs condamnés à des peines de prison. Roky, lui, y échappa en plaidant la folie au tribunal. "Je suis un martien" aurait-il déclaré au juge.

Le déclin de Roky
Pourtant, cette anecdote symbolisera à la fois la fin de la carrière de Roky Erikson et sa perte totale de toute forme de réalité. En effet, dans la foulée le groupe se sépare et Roky est enfermé dans un centre de détention strict dans lequel on lui administre des neuroleptiques à hautes doses. Roky en sortira  paranoïaque au bout de deux ans. Il se met alors à voir des extraterrestres ou le diable un peu partout. L'artiste va alors entamer un long chemin de croix durant lequel il restera dans l'ombre de longues années, ne signant que quelques compositions en solo ou en collaboration avec d'autres artistes, pendant ses rares moments de 'lucidité' (1975, 1980 pour l'album Roky Erickson & The Aliens, 1986 pour Don't slander me et 1987 pour The Holiday Inn tapes).

De la fin des années 80 à 2005, Roky ne produira plus rien. Il est en plein déclin physique et mental, et cela pendant plus de 10 ans. N'ayant jamais pu toucher ses droits d'auteur, son frère Summer interviendra juste à temps pour l'aider en montant la fondation Roky Erickson, destinée à collecter les fonds nécessaires pour le soigner. Il réussira même à le persuader de chanter à nouveau... c'est dans ce contexte qu'en 2008 le groupe écossais Mogwai l'invite à collaborer sur le titre Devil Rides que l'on peut retrouver sur leur maxi Batcap Ep. La voix de Roky, lancinante et envoûtante, interprète de façon très personnelle les paroles de ce titre qui évoque l'omniprésence de fantômes le poursuivant sans cesse :

Where evil dwells, I hide my face. In empty rooms, the ghostly chains. Did you miss me? I seemed so sure. Today seems longer, now you're gone. The devil rides right next to me. My broken thoughts, my last relief. Did you miss me? I seemed so sure. Today seems longer, now you're gone. Did you miss me? I seemed so sure. Today seems longer, now you're gone. Try as I might, I'll never understand. What's inside the hearts of strangers...

Le documentaire hommage

L'histoire de Roky Erickson inspira le réalisateur Keven McAlester. Emu par l'histoire de ce musicien à qui la vie n'a pas fait de cadeaux, il lui a consacré un documentaire : You're Gonna Miss Me, sorti en 2005. Sur certaines images, on le voit s'essayer à nouveau à la guitare et au chant, encouragé par ses proches. Cet hommage à Roky Erickson illustre bien les épreuves récurrentes auxquelles il a du faire face. Tourmenté par ses démons, ravagé par l'excès de drogues, il n'a jamais eu la reconnaissance qu'il méritait. Les images montrent pourtant que son talent ne l'a jamais quitté.


lundi 26 octobre 2009

La Boxe de Fer, un sport de bovins...


Dans la grande lignée de nos articles traitant du difficile thème du sport (se référer à la rubrique La Cantine Du Stade et les articles sur le Sport Féminin et le frisbee), voici aujourd'hui le summum de la bêtise humaine. Aucun risque qu'on ne retrouve ce sport de combat aux Jeux Olympiques, non non, sa place se trouve au mieux au Salon de L'Agriculture ou dans une quelconque foire aux bestiaux de province. Ce sport, c'est La Boxe de Fer (rien que le nom déjà...).

Le concept est assez simple : prenez 2 individus armés d'un front bombé et d'un cou de taureau, mettez les à la hauteur d'une table (pas plus haut) puis enchaînez les à celle-ci. Ligotez leur conjointement un bras chacun comme s'ils se préparaient à faire un bras de fer. Les deux boxeurs sont prêts ? C'est parti ! Un festival de coups de poings envoyés avec le bras libre s'abat alors des deux côtés avec pour seul objectif de dézinguer le plus possible l'adversaire du jour qui est aussi votre boulet puisque attaché à vous. Visiblement l'utilisation des genoux est tolérée (pour les plus souples).



Vous me direz et Fight Club dans tout ça ? Pourquoi on a aimé ? Parce que Tyler Durden bon sang, rien à voir ! Le bovin (en l'occurrence Brad Pitt) n'est que le fruit de l'imagination du héros (en l'occurrence Edward Norton) et les velléités à se battre à mains nus de tous ces jeunes chiens enragés ne s'affirment que dans le but de rejoindre la grande armée qui doit changer la face du monde. Avec la Boxe de Fer, on se situe en fait plus dans un élevage de culturistes cherchant à combattre tels des coqs dans une grange mexicaine.

Non sincèrement, même la racine étymologique de ce sport ne fait pas rêver : il se pourrait (les infos sont difficiles à trouver, ce sport n'étant répandu que dans certaines régions des Etats-Unis) que l'allusion au fer ne soit pas uniquement liée au concept de l'Ironman ou du bras de fer, mais plutôt une référence finement observée à un petit appareil utilisé dans la boxe dite "conventionnelle" et qu'on appelle fer médical ou fer à pommettes (c'est le fer qui permet d'appliquer la glace pour lisser les pommettes quant un visage est tuméfié).


Bref, en attendant que la Wii se jette sur ce sport en inventant à la fois un cordon qui vous relie au bras de votre adversaire et un jeu pour se défouler chez soi, vous pouvez si vous le souhaitez vous entraîner avec des bovins, ils raffolent de ce genre de combats. Meuuhhhhhh !

vendredi 23 octobre 2009

Les containers, des Objets de Vie Non Identifiés.

LES PIONNIERS DE LA SÉDENTARISATION TEMPORAIRE

Il est bien loin le temps où les américains nous montraient le chemin d'une nouvelle forme de nomadisation, ou tout du moins d'une sédentarisation temporaire. Rappelez-vous : American Way Of Life, Road 66, exode vers l'ouest ? Oui, ce sont bien de ces américains qui transportent leur maison harnachée derrière leur pick-up dont nous parlons. En effet, sans ces pionniers du mode de vie géographiquement temporaire, camping-cars, mobiles-homes, Algécos et autres innovations majeures n'auraient peut-être pas vu le jour.


LE LOGEMENT COLLECTIF URBAIN

C'est peut-être le cas aussi de l'objet qui concerne cet article : le container. Partant du principe que l'homme par nature n'est pas fait pour rester toute sa vie au même endroit et qu'il y a des contraintes inhérentes à l'habitation urbaine (manque de place, prix des loyers très élevé, déséquilibre entre la demande et l'offre de logement...), des concepteurs hollandais un peu artistes et designers, ont imaginé il y a quelques années recycler des containers en ateliers. Leur idée de base, considérée comme un peu loufoque au début, a par la suite été récupérée et optimisée par des promoteurs immobiliers afin de proposer des résidences étudiantes uniquement faites de containers.

Et les avantages sont nombreux :

1) La préfabrication : comme les containers sont recyclés, ils sont tous rachetés à des infrastructures portuaires ou des sociétés de transport maritime de marchandises. Ils sont donc automatiquement préfabriqués ce qui a également un léger impact sur le prix au final (environ 10% moins cher qu'un logement normal).

2) La mobilité : les Cités U en containers peuvent être montées et remontées très rapidement n'importe où car il n'y a pas besoin de permis de construire pour les installer (elles sont alors considérées comme des habitations de cantonnement). Cela fait gagner environ 25% de temps sur les constructions traditionnelles.

3) L'empilage : Les containers s'empilent comme des boîtes et peuvent reconstituer un immeuble entier de logements de 30 M2, et cela sans avoir besoin d'une zone de construction autour, ce qui est très pratique dans les villes fortement urbanisées. De plus, on peut considérer que si toutes les villes n'étaient faites que de bâtiments en containers, environ 30% de logements en plus pourraient être construits.


LE LOGEMENT INDIVIDUEL RURAL

Parallèlement à cet habitat collectif, il y a un autre aspect non négligeable qui pourrait bien à l'avenir jouer un rôle dans la croissance de ce type de logement : la personnalisation du container (entendez par là la touche personnelle en terme de design). Car si le logement collectif container est considéré comme une nouvelle forme de logement standardisé, un peu sur le modèle d'un immeuble assemblé en Lego, l'habitat container destiné aux particuliers se situe lui dans un processus de création de type "maison d'architecte". En effet, en navigant sur internet, on peut y découvrir une multitude de sites montrant des maisons en containers très originales réalisées par des architectes ou des cabinets de conception.


Ces maisons sont extrêmement esthétiques en plus d'être bien conçues. Elle se trouvent quasiment à chaque fois dans des zones rurales et isolées (forêts, déserts, bord de mer, campagne...) à l'inverse des logements collectifs que l'on retrouve le plus souvent en ville. Comme ce type de logement ne nécessite pas de permis de construire, il devient du coup possible d'installer la maison de ses rêves à n'importe quel endroit, avec la possibilité de la déplacer par la suite dans un endroit tout aussi bucolique.


QUEL AVENIR POUR LE CONTAINER ?

Le trafic mondial de marchandises par voie maritime ne cesse d'augmenter, et la taille des containers aussi. Il y a donc fort à parier que cette solution de recyclage perdurera, plus par souci économique que par souci écologique, comme bien souvent. Il est même fort possible que durant ce siècle, la première ville 100% mobile faite entièrement à base de containers voit le jour. Du coup, quant nos amis américains découvriront cela, ils ne s'en sont remettront jamais. Ils avaient déplacé eux-même leur affreuse maison du Maryland vers la Californie il y a 20 ans. Depuis, ils n'aiment plus leur maison et n'ont plus le courage de la redéplacer, mais ils sont pourtant obligés de payer les dernières traites pour finir de la rembourser. Le rêve américain ne fonctionne plus, désormais The Dutch Container Way Of Life a pris le relai. L'invasion des containers peut commencer...on l'a échappé belle, ça aurait pu l'Alégéco ou le Mobile-Home !

mercredi 21 octobre 2009

Arnaques, jouets & chocolat au lait...


5 conseils pour réussir
le coup marketing du siècle...

1) Trouvez un produit préalablement ciblé pour les enfants. Partez du principe qu'ils sont accros au chocolat au lait et qu'ils aiment jouer.

La mère : " Minouuu...C'est l'heurrrrre du goûter."
La cible (enfin l'enfant) : "Ouuuuuais. J'arrrrrrive et je veux un Kinder Surprise".

2) Concoctez leur un petit package avec un œuf au chocolat + 1 surprise emballés dans du papier rouge et blanc (tiens c'est marrant c'est les couleurs du père Noël et de Coca-Cola).

La mère : "Ça tombe bien il y en a un sur la table. Tu l'as bien mérité mon chéri"
La cible : "Ouais c'est comme à la télé ! hmmm"



3) Promettez à la ménagère de - 50 ans que la valeur en calcium du produit est optimale.

La mère : "Haaaa...Avec son Kinder, c'est comme s'il buvait un grand verre de lait"
La cible : "Slurrp...Humm...Umpff"

4) Ensuite mettez un jouet en plastoc tout pourri dans une boîte jaune, en plastoc aussi, et placez-la dans un œuf en chocolat (en ayant bien pris la peine de calculer le rapport coût de fabrication / quantité de l'un et de l'autre et de constater, satisfait, que vous gagnez plus d'argent à refourguer un jouet pourrave que du chocolat au lait).

La mère : " Amuse toi bien avec ton jouet mon chéri, maman va faire des courses"
La cible : " Ouaaaais...Buuurk...(je crois que j'ai avalé le jouet en plastique )"



5) Enfin faites en sorte que le chocolat au lait soit le cadet des soucis de la cible, fabriquez pour cela des dizaines de gammes de jouets en plastoc afin de tester son potentiel à collectionner (en prenant bien soin de réduire d'années en années la quantité de chocolat et de changer en douce la recette avec des produits qui ne font que reconstituer le goût du plastique, pardon, du chocolat).

La mère : "Maman est rentrééée! alors tu t'es bien amusé ? Hooo... mais tu as un tâche de chocolat sur ton chandail ? "
La cible : "Forcément j'ai bouffé le jouet, j'avais encore la dalle, et comme j'avais envie de m'amuser quant même, je me suis fait vomir. Et c'est là que je me suis rendu compte que le jouet je l'avais déjà !"

Pour tout cela merci, merci, merci à Ferrero. Sans eux le marketing et la publicité ne seraient pas ce qu'ils sont. En guise de cadeau "surprise", voici la publicité la plus "barrée" que nous ayons trouvée, mais qui symbolise bien l'état d'esprit de la marque.


lundi 19 octobre 2009

Nördik Impakt : bassin électro en terre viking



Le froid nous est radicalement tombé dessus en ce mois d'octobre 2009, mais pourtant l'ombre des festivals d'été planne encore au dessus de nos têtes. Il faut dire que le cru 2009 a été plutôt bon d'après le rapport des chiffres de fréquentation des festivals publié sur le site de l'IRMA. Les festivals de musique électronique ont fait quant à eux le plein pour la plupart. C'est donc sur ces bases bien positives que la 11ème édition du festival normand Nördik Impakt se déroulera cette semaine dans toute la ville de Caen. Après une 10ème édition mitigée qui avait vu l'association organisatrice Arts Attack! se faire interdire l'utilisation du Parc Expo suite à un litige avec un partenaire publique, les retrouvailles avec le lieu officiel de la soirée de clôture sont de mise cette année, du coup programmation et affluence retrouveront certainement les chiffres des années précédentes (qui augmentaient tous les ans) pour atteindre à nouveau le seuil des 30.000 spectateurs.

Du côté programmation, le cru 2009 s'annonce très intéressant aussi. On peut d'ailleurs noter la volonté des organisateurs de diversifier leur vision de la mouvance électronique et des lieux utilisés par le Nördik : Pierre Henry à Notre Dame de La Gloriette, une scène arty de type "concerts à emporter" à découvrir dans des appartements de particuliers de Caen, une scène techno au parking sous terrain du Château, Chapelier Fou à l'ESAM, Gablé à la Maison d'arrêt de Caen, Sébastien Schuller au Cloître de L'Abbaye aux Hommes, Gravenhurst à La Maison de L'Etudiant, plus tous les concerts dans les bars partenaires... Bref, on est dans un format qui fait de plus en plus penser aux Transmusicales de Rennes et ses Bars en Trans. Et c'est tant mieux ! Les normands méritaient bien cela : un festival qui soit le pendant électronique en octobre du Rock Dans Tous Ses Etats à Evreux en juin. Tro'ben da viv'en Nouarmandie !!!

Voici le teaser du festival :




Festival Nördik Impakt, (Caen)
du 20 au 24 octobre 2009

Retrouvez toutes les informations sur le site internet du festival : http://www.nordik.org/



Voici l'intégralité du programme (en rouge les artistes sélectionnés par LaMoucheDuCoq) :

MARDI 20
Level 1
Pierre Henry. Two Bunnies In Love. Bob Corn. Mother Mountain. Concrète Knives. Puissance Chaton. AfterSex. Wheel. Undobar. MockeryBox.

MERCREDI 21
Level 2

Eklektik & Friends : Zo aka La Chauve Souris, YoggyOne, Herrmutt Lobby, Fulgeance, Dorian Concept, Débruit. Gablé. Sébastien Schuller.

JEUDI 22
Level 3
Gablé. Chinese Man. Buraka Som Sistema. Gravenhurst. Tsugi Crew. Nordik Party Chivers. Stereotype Freshest Team. Andromeda. Nerdbeat. Respect!. This Is Sick. Ark-Aik. Diatomique Party. Hello vs Nordik Krew. Ecophonix. Radio Phenix. Factor I. Systemik Krew.

VENDREDI 23
Level 4
Chapelier Fou. Pony Pony Run Run. Peanut Butter Wolf. Le Peuple de L'Herbe. Dan Black (The Servant). DJ Pone (Birdy Nam Nam). Chocolate Donuts. Maus. Vitalic. Erol Alkan. Yuksek (live). A-Trak. BeatauCue. The Subs. Tony Oheix. Paza Rahm. Goto80. Meneo. Computer Truck. Dubmood.

SAMEDI 24
Level 5
Kevin Saunderson. Marco Bailey. Felix Krocher. Nathan Fake. Fermont. Superpitcher. Popof (live). Lalo. Etienne de Crécy. Ebony Bones. The Herbaliser. Dub Pistols (live). Dirtyphonics (live). Spor. Phuncky Doven. Bobmo. Howie B. Digital Mystikz. Les petits pilous. Oskr-Ssteppa. Djedjotronic. DJ Muslim. Seax.

Mix & Cook spécial Nördik Impakt en écoute sur le blog ici.

samedi 17 octobre 2009

Mmm... LUCIANO ou MODESELEKTOR ?



Certains moments de l'année sont moins propices à une hésitation entre 2 bonnes soirées électro. Bien souvent même on se dit "ça c'est du vu/entendu et revu/réentendu" ou "ça va être blindé et de toutes façons j'ai plus un rond". Et bien vos ronds vous avez bien fait de les garder pour ce soir, car vous allez peut-être devoir choisir de vous couper un bras pour déterminer s'il vaut mieux se pointer à la We Love Luciano à L'Aquabouvelard ou zoner du côté des Grands Boulevards pour allez écouter Modeselektor Family & The Berman Show au Rex Club. Pour vous aider à choisir le bras que vous coupez, LaMoucheDuCoq vous donne quelques pistes...


Samedi 17/10/09 à l'Aquaboulevard - 21h30 / 6h - 27,50€

We Love Luciano

Luciano - All Night Long
Reboot - Live
Gavin Herlihy - DJ
Alex Picone - DJ




We Love Art remet le couvert à L'Aquaboulevard, cette fois-ci pour consacrer une soirée entière au producteur / DJ chilien Luciano (aka Lucien N Luciano). Spécialisé dans la techno et la deep-house, grand ami de Ricardo Villalobos, il est habitué à cartonner sur les dance floors d'Ibiza pour mettre en avant sa relecture étonnante de la techno, une musique fine, aérienne, colorée, aimant parfois flirter avec les sonorités pop, ce qui en a fait un artiste crossover arty et grand public, totalement cosmopolite. Il est également à la tête du label Cadenza sur lequel sont signés AlexKid, Ricardo Villalobos, Pier Bucci, Loco Dice, Thomas Melchior...

Luciano viendra notamment nous présenter sa nouvelle production Tribute To The Sun (sortie chez Cadenza le 5 octobre) entouré d'une mini garde rapprochée : Reboot et sa house groovy au style impeccable, l'irlandais Gavin Herlihy en tant que révélation house, Alex Picone le fer de lance de la tech-house extravaganza.
http://www.myspace.com/luciennluciano
http://www.weloveart.net/


Samedi 17/10/09 au Rex Club - Minuit - 15€ / 20€


Modeselektor Family & The Berman Show


Modeselektor Live - Bpitch
Thomas Shumacher - Get Physical
Tido Berman - TTC
Jonathan Pezin






De retour au Rex Club après leur passage pour les 20 ans du club en 2008, les allemands de Modeselektor nous font le plaisir de venir à Paris nous jouer un live déjanté comme à leur habitude pendant lequel sueur et champagne couleront à flot. Ils viennent d’ailleurs de sortir la toute nouvelle compilation Body Language sur Get Physical, label sur lequel on retrouve notamment Thomas Schumacher l’autre invité de la soirée. Tido Berman, l’homme du BERMAN SHOW se devait d’être de la partie pour rajouter un peu de folie en compagnie de Jonathan Pezin.

Que dire sur Modeselektor en Live ? Leurs lives sont toujours une grande partie de plaisir où les titres et les remixes entre hip-hop et électro s'enchainent sur un fond de basse bien lourde (la marque de fabrique du duo) et pendant lesquels les collaborations avec d'autres DJ's s'enfilent comme des perles. Le duo berlinois se considére un peu comme "un dragon du son gourmand et infatigable qui crache de la distorsion à la place du feu"... dur de faire mieux comme descriptif !!!!

http://www.myspace.com/mdslktr
http://www.rexclub.com/

Alors à vous de choisir entre les 2. Mais si jamais vous vous êtes coupés les 2 bras, faites nous signe !!!


Mix & Cook spécial Luciano et Modeselektor sur le blog.

jeudi 15 octobre 2009

Résultats du concours Miss Monstresse 2009

Ça y est ! le grand jury de LaMoucheDuCoq a délibéré hier pour déterminer la gagnante de l'élection de Miss Monstresse de La Nature 2009. Il s'agit de...

Jocelyn Wildestein, aka La femme (°=°) - USA


Voici le classement du concours femme 2009 (en pourcentage de votes) :

1) La Femme (°=°) - USA : 50%
2) La Femme (*ù*)
- FRANCE : 25%
3) La Femme (°_0) - FRANCE
: 25%

Merci à tous les votants !

mardi 13 octobre 2009

Humpday ou le Gay Transcendé

Ben et Andrew
" Common Dude, Let's Just do It.

- Totally."


Le gay transcendé, goûtez-moi cette formule les amis. Nous l'avons empruntée au film Humpday dont il va être aujourd'hui question. Un bijou de petit film ovni... qui n'a pas volé son prix du jury au festival de Sundance cette année.
Bien sûr, la réalisatrice Lynn Shelton capitalise sur les ficelles anticonformistes et tics de langage du cinéma indépendant américain : “This is just amAzing you know”... mais avec tellement de malice et de justesse qu'on lui pardonne bien volontiers.

Deux pires potes : Ben et Andrew se retrouvent après s’être perdus de vue depuis la fac. L’un, Ben, semble s’être rangé des voitures dans une case bo-beauf hétéro : petite vie rangée sans aspérité notable sinon une femme qui cuisine vachement bien les côtes de porc. L’autre, Andrew, arty-cool-looser-whatever-je suis sur un truc là, reste plus qu’à trouver les financements, revient dans sa vie et l’entraîne bientôt dans une soirée hippilicious où l’amour se conjugue au féminin-masculin-pluriel. Les joints circulent, l’alcool coule à flots. Ben sent bientôt ses bases vaciller devant cette gentille bacchanale où il fait encore bon moissonner le champ des possibles... Entre deux volutes de fumée opaques, un projet extravaguant voit arriver l'aube blanche : participer au festival du film porno amateur local : le Humpfest. Mais y a comme un HumpHic : en matière de sexe, tout a déjà été fait... ou presque. Or si l'on en croit l'exhaustivité des catalogues spécialisés, reste tout de même une niche inexplorée : l'accouplement entre mâles hétéros consentants. Et étonnamment c'est Ben, le coq empâté, qui propose au libertin Andrew de coucher avec lui pour un one-buddy-shot avec l'argument qu'ils livreraient là une performance inédite : deux amis qui dépassent leurs préférences sexuelles sur l’autel du festival... au nom de l’Art. Le gay transcendé.


"It would be amAzing you know.
-Euh... tu préfères pas aller pêcher plutôt ?"

Le lendemain, dessoulés, les copains se défient involontairement à base de cap/pas cap feutrés..."If you can’t do it, I totally understand. You’re married and stuff." C’est qu’il y a beaucoup de choses en jeu pour chacun d’eux. Ben a envie de faire souffler un petit vent de liberté sur un quotidien pas tant ennuyeux que plus très exaltant. Quant à Andrew, la perspective de gagner enfin un trophée n’est pas pour lui déplaire... Bref, au terme de cette séquence, d’une subtilité savoureuse, Ben et Andrew décident de LE faire. Humpact. Restent quelques petits problèmes techniques à régler : informer la femme de Ben, trouver du matériel de tournage, louer une chambre, INFORMER LA FEMME DE BEN... ce qui donne lieu à des scènes d’une grande cocasserie, finement écrites et interprétées. Arrive donc le fameux Humpday, dans la sidération collective. Même si la scène est totalement surréaliste - il faut voir nos compères bedonnants se déshabiller avec l’entrain de deux mormons devant une platine CD et s’encourager bien mollement... dans tous les sens du terme. On sourit mais un peu jaune parce qu’on est quand même pas loin d’être aussi embarrassés qu’eux. On veut voir ce qui semble être le point d’orgue du film : du gay transcendé et en même temps, on en a pas envie... tellement ce challenge revêt une dimension sacrificielle. Ils sont tellement attendrissants, l’un comme l’autre, enferrés dans leur loose universelle... à essayer de surpasser leur condition, de se prouver on ne sait plus très bien quoi d’ailleurs.

Ce film fonctionnerait presque comme une petite parabole de la third-life crisis moderne où on a pas passé 30 ans que déjà on dresse un vrai bilan, pas tant de ce qu'on a fait mais de ce qu'on peut encore faire... ou mieux encore, de ce que l'on se doit à soi de faire. Alors on rappelle ses rêves, on dissout ses soirées dans le stupre comme pour mieux s'excuser de construire une vie...un pas en arrière, deux pas en avant... et vice et versa. Putain mais qui suis-je ? Tiens : et si je sautais en parachute ? Et si je prenais une année sabbatique en Inde ? Et si je m'achetais les Nikes Agassi dont j'ai toujours rêvé ? Et si je participais à Koh Lanta ? Et si je quittais ma moitié que je traîne depuis bientôt dix ans ? Et si je la trompais dans un premier temps ? L'idée : c'est de se refaire... de gratter un peu le vernis protecteur... de se retrouver dans un face à soi. Bien sûr, Ben et Andrew ont une façon très personnelle de chercher réponse mais n’empêche, ils en sont là... à essayer de se sentir encore vivants, encore prometteurs, encore avide d’expériences et de changements, à ne pas refuser les opportunités de la vie par paresse ou lâcheté, à ne pas siéger sur qu’ils ont patiemment construit... que ce soit leur vie conjugale ou leur identité sexuelle.

Alors Humpact or not, tout ce que nous pouvons vous dire, c’est que ça reste pas facile d'avoir une érection pour son meilleur ami. A défaut, emmenez-le voir le film. En salles depuis le 16 septembre.

dimanche 11 octobre 2009

La guerre des ondes n'aura pas lieu...



Les ondes maléfiques
Micro-ondes, téléphones portables, Wi-Fi...des ondes nocives se seraient donc progressivement immiscées dans notre société (sur nous, dans nos foyers, dans nos lieux publics...) et pourraient bien devenir le poison numéro 1 contre lequel nous aurons à nous battre dans les années à venir. Pour nous alerter sur ce problème, une minorité propagandiste en plein essor cherche depuis peu à nous sensibiliser aux risques encourus par nos petits corps fragiles à une surexposition aux ondes, comparant ce phénomène à un fléau orchestré par la main de l'Homme sur la base du progrès et de son Contrat Social pro-ondes. Le fait est qu'on ne nous a jamais demandé notre avis. A aucun moment on ne nous a proposé de réfléchir aux conséquences de nos actes en cas d'addiction aux ondes. Petit flashback sur les produits et les marques responsables de cette addiction, et donc de notre descente aux enfers annoncée...




Les pâtes aux ondes : Bolino
Message adressé à tous les amateurs de bouffe rapide, comme par exemple les adeptes historiques des pâtes Bolino sauce aux ondes : TREMBLEEEEEZ ! Rappelez-vous la fierté et l'arrogance que vous exprimiez auprès de vos parents à l'annonce de votre désormais "autonomie nutritive". Et bien le retour de bâton, vous l'avez eu tout d'abord en intégrant en mode zombie la génération de jeunes inconscients négligeant leur alimentation, ce qui vous a amené tout droit dans l'univers merveilleux de la malbouffe advitam eternam. Déjà tremblez pour ça... Mais plus grave encore, un jour vous serez sûrement punis pour nous avoir convaincu de préparer ces pâtes "nouvelle génération" en les faisant chauffer 5 minutes dans le four à micro-ondes, la tête collée à la porte et les yeux fascinés par ce spectacle. Mauvaise nouvelle : cette vilaine habitude serait visiblement beaucoup plus dangereuse que celle consistant à vérifier le compteur de vitesse d'une Renault 18 par la vitre de la portière. Sans en être conscient, et pour la première fois, vous avez donc vous-même ouvert la boîte de pandore aux ondes maléfiques.



Les bipers nomades : Tatoo, Motorola, TamTam...
"Attends je te laisse, ma mère vient de biper mon tamtam". Accroché à la ceinture de votre jean Chattawak (jean tout droit issu du Mammouth du coin), votre biper faisait de vous un être à la pointe du progrès, ce qui rendait tous vos amis admiratifs, et vous associait à l'image de quelqu'un très facile à prévenir en toutes circonstances. Ce deuxième aspect de votre personnalité a engendré les prémisses de la communication inutile en gros, qui sera responsable des années plus tard des millions et des millions de SMS écrits juste pour demander bêtement aux autres "T où ?" ou "Ta u mon msg ?". Et bien TREEEEEMBLEEEEEZ ! Vous ne le saviez pas plus qu'avec les pâtes Bolino, mais en frimant avec votre biper pour imiter les médecins et secouristes des séries américaines, vous avez donné toutes les cartes en main aux méchants planificateurs pour installer par la suite une chape d'ondes sur notre quotidien, partant du principe que les produits labellisés NTIC se devaient d'être une priorité nationale puisque la demande était là.



Le blaireau phone : le Nokia 6110
"Quoi ? T'as pas de portable ? Mais tu vis sur quelle planète toi ? Même ma grand-mère en a un !". Rappelez-vous, l'humiliation générée par une telle remarque avait fini de convaincre une grande partie des réfractaires de s'équiper au plus vite d'un téléphone cellulaire. Et bien souvent, les méchants vendeurs leur proposaient pour 1 euro (si engagement de 2 ans) ce téléphone Nokia qui s'avèrera être celui le plus vendu dans le monde pendant longtemps. Vous l'avez forcément eu. C'est qu'en plus il était solide le salaud ! Pas possible de s'en débarrasser comme ça ! Avec son antenne qui pouvait servir aussi à désobstruer vos conduits auditifs, vous vous êtes pourtant laissés convaincre par son design hors du commun et sa facilité d'utilisation. Mais les faits sont là : comme avec les pâtes Bolino et les bipers, vous veniez sans vous en rendre compte d'ouvrir la porte au premier capteur d'ondes nocives portatif. Alors TREEEEEEEMBLEZ merde ! Et le plus grave, c'est que vous lui avez laissé champ libre pour s'installer où il voulait : confiné à votre ceinture au tout début, par la suite il n'a plus quitté votre poche, voire votre oreille, et vous ne l'avez plus jamais éteint au point de le recharger allumé afin de bien entendre la sonnerie qu'il génère pour vous réveiller. Bonjour les ondes dans la tronche !




Le Minitel : France Telecom, Alcatel
Alors là c'est le pompon si on peut dire ! Voici un appareil "français" qui aurait pu pendant longtemps nous prémunir de toutes les ondes du démon, mais il a fallu qu'il perde en 5 ans sa bataille des télécommunications contre l'Internet proposé par nos amis américains. Et voilà, quelle chienlit ! Du coup dans un premier temps vous l'avez gardé en vous disant : "merde , 3615 ULA, c'était quand même pas mal, en plus on ne sait jamais... " mais en vain, il a fini par repartir chez France Telecom ou Emmaüs le jour où vous avez acheté du matériel informatique chinois à bas prix. Et puis voilà, un beau jour dans la rue, vous avez ressenti le besoin d'améliorer votre débit, vos connexions, votre mobilité. On vous a par la suite proposé de regrouper l'ensemble des fonctions multimédia sur un même appareil, et même si au début vous vous êtes dit " haha, ils me font marrer, pas besoin d'un téléphone qui fait dictaphone, appareil photo, caméra, disque dur, lecteur musique-photo-vidéo, internet, bluetooth, Wi-Fi, 3G, mails, jeux, réseaux...", désormais cet appareil, vous l'avez entre les mains et vous ne pouvez plus vous en passer. Alors pour ne pas avoir eu confiance dans le Minitel, TREEEEEEEMBLEZ...


Plus la peine de leur faire la guerre...
Pour toutes les raisons évoquées via les pâtes Bolino, les bipers, le blaireau phone et le Minitel, TREEEEEEEMBLEZ ! Vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous, car vous avez signé votre testament en signant votre premier forfait de téléphonie mobile ou internet. De plus, vous avez ingurgité tellement d'ondes dans votre vie que même l'achat d'un menhir chargé de bonnes ondes magnétiques ou la visite d'un ami jamaïcain pour vous remettre sur le chemin des "Good Vibes" ne suffiront plus à vous redonner le moral. De toutes façons, cette guerre que certains veulent déclarer aux ondes ne vous concerne déjà plus : vous avez trop besoin de ces ondes pour vivre. C'est ainsi. Fin du spectacle.

jeudi 8 octobre 2009

Chapeau l'artiste !



C'est une véritable petite claque musicale en pleine séance d'écoute de nouveaux morceaux qui nous amène à parler de ce jeune artiste messin. Comme d'habitude, le nom sonne dans nos oreilles comme quelque chose de déjà "conseillé" ou déjà "lu" (et pas seulement pour la référence à un des personnages inventé par Lewis Caroll). Mais impossible de deviner que Louis Warynski alias Chapelier Fou est un alchimiste violoniste qui intègre dans sa musique des sonorités dignes des artistes les plus mélodieux de Ninja Tune ou de Warp en les mélangeant avec une approche très personnelle des cordes (en l'occurrence du violon séquencé en direct), un peu dans la lignée de certaines bonnes productions de Yann Tiersen, Gilles Apap ou voire même de Bumcello. Au final la synthèse de ses influences nous offre une musique débordante de créativité et d'intelligence, qui semble coller totalement avec la personnalité du musicien. Pour vous faire une idée plus précise, vous êtes donc vivement encouragés à pousser votre curiosité jusqu'à l'écoute de sa musique.

Chapelier Fou a sorti 2 maxis sur le label Ici d'ailleurs :

Scandale ! EP - 2008 (cd)












Darling, darling, darling...
EP - 2009 (cd + vinyl)












Le titre "Darling, Darling, Darling...." est tout simplement magnifique et la version live est assez impressionnante de maîtrise :




Pour ceux qui s'en veulent d'avoir raté son concert à La Maroquinerie à Paris avant-hier, Chapelier Fou est en tournée jusqu'au 5 décembre et sera notamment présent le 21 octobre à Caen dans le cadre du Festival Nördik Impakt dont nous aurons l'occasion de reparler dans un article ultérieur.

mardi 6 octobre 2009

Le microblogging à la conquête du vide ?


La communication internet est en pleine mutation, qu'on se le dise. Le boom généré par les outils et sites de réseautage social (Twitter, Jaiku, Frazr, Bloggino, Zuosa...) ont généré de nouvelles techniques de communication, dont une qui va nous intéresser plus particulièrement dans cet article : le microblogging (ou miniblogging). En effet, depuis quelques années, de plus en plus d'adeptes se sont pris au jeu du "partage de la pensée réduite" parallèlement au développement d'outils de mise en relation "online".

Qu'est-ce que le microblogging ?

Techniquement, le microblogging, c'est simple. Un champ de texte contenant de 140 à 200 caractères (ce qui est peu finalement) et permettant de publier du contenu web de façon immédiate. Ensuite 2 approches : soit les outils de partage se chargent de faire passer l'info aux réseaux (statuts, social networking, flux RSS, liens...), soit les informations sont générées comme des actualités en vrac par l'hébergeur de l'information et tendent à pouvoir devenir accessibles à des personnes hors réseaux. Au final le but ultime et grisant étant de voir un maximum de commentaires à son microblog.

Comment en est-on arrivé là ?

Plusieurs paramètres sont à mettre en exergue pour expliquer cela :

Tout d'abord la communication mobile. Elle est la première justification au microblogging. Cela fait quelques années que nous avons appris à réduire notre pensée à l'écrit (en inventant même un vocabulaire abrégé spécifique que certains manient mieux que la langue française écrite) pour envoyer par exemple des SMS. Nous savons donc faire cela...les acteurs de la mobilité l'ont bien compris en intégrant du coup des applications de microblogging à leurs appareils, et on peut dire qu'ils ne sont pas trompés puisque cela semble aller dans le sens de la demande.

Ensuite l'explosion du blogging depuis 2004. Il y aurait en 2009 150 millions de blogs dans le monde, ce qui est considérable. Face à cette tendance à blogger à tout va, les réseaux sociaux ont bien compris aussi qu'il y avait un créneau à prendre. Ils ont donc développé une série d'outils permettant de blogger à un moindre niveau. Le meilleur exemple est le site facebook, qui n'avait pas vocation au microblogging à sa création, mais qui depuis est dans la recherche permanente du microblogging via la mise en avant des statuts de ses utilisateurs, et leur facilité à être commentés. Facebook se positionne donc désormais comme un concurrent sérieux de Twitter, tout du moins sur cet aspect là.

Une autre raison qui peut expliquer l'essor du microblogging, c'est le comportement "No Life" que tout microblogger potentiel(lement) peut avoir en lui : dire où l'on se trouve, raconter sa vie, essayer de faire de l'humour, surprendre, choquer, être à la page sur l'actualité ou même s'inventer une vie. Le tout en partant du postulat que cela peut intéresser les contacts de son propre réseau, voire dans certains cas même en conquérir de nouveaux grace à la qualité de ses publications. Mais ce comportement "No Life" peut aussi se coupler à un comportement de fan poussé à l'extrême : suivre les parutions de ses héros en temps réel est pour certains une obsession.

Enfin la dernière raison est l'utilisation du microblogging comme outil professionnel. Certaines professions peuvent justifier la publication permanente d'informations pour donner l'impression que le lecteur est un peu comme quelqu'un qui serait relié aux publications de l'AFP du matin au soir. C'est le cas du journalisme, de la politique, de la recherche, de la culture... mais cela intéresse aussi de plus en plus les entreprises et leurs cellules marketing qui y voient déjà un moyen de fidéliser et de toucher de nouvelles cibles en communiquant auprès de leurs prospects ou clients en temps réel.

Quelles sont les dérives du microblogging ?

Plusieurs dérives du microblogging ont été identifiées. En effet, si elle paraît de plus en plus indispensable en tant que "nouvel ordre de communication", on peut quant même trouver cette pratique un peu facile et l'accuser d'être un frein à l'affirmation de la pensée.

Tout d'abord, il y a fort à parier que le microblogging va se substituer très rapidement au blogging. C'est même déjà en marche : combien de blogs sur internet sont-ils encore réellement tenus à jour ? difficile à dire mais beaucoup d'entre eux ressemblent désormais à des blogs fantôme encore bien référencés. De plus, parmi ceux qui continuent à publier des articles, de moins en moins voient passer de commentaires de lecteurs, ce qui peut laisser penser que les articles sont peu lus. Mauvaise nouvelle pour la pensée et l'argumentation qui l'accompagne sur ces formats (car c'est quant même plus facile quant on a de la place pour le faire).

Ensuite, une certaine addiction à cette pratique a été constatée. Les statuts perso sont devenus quasiment des "battles" pour raconter sa vie ou ses états d'âme. On peut voir que certaines personnes ne tiennent pas plus de 10 minutes sans publier quelque chose. Il devient difficile dans ce cas là d'appeler encore cela du microblogging, surtout en conservant le mot "blogging". Mais ça peut aller encore plus loin avec l'addiction aux statuts des autres : se ruer sur leurs publications est devenu une activité qui peut prendre pas mal de temps sur facebook, tout comme être le lecteur asservi de sa star favorite sur Twitter. Et là les commentaires pleuvent...

Enfin d'un point de vue professionnel, il est quant même assez scandaleux que par exemple des journalistes en train de suivre un procès d'envergure acceptent de passer la majorité de leur temps au tribunal à commenter en temps réel sur internet en 140 caractères ce qu'ils voient, comme si l'observation du tableau d'un procès devenait plus importante que son contenu. Il serait quant même préférable que les journalistes ne deviennent pas uniquement que des observateurs, mais plutôt qu'ils restent des rédacteurs dans les règles de l'art afin de continuer à représenter des modèles auprès de nous, lecteurs, qui n'utilisons pas plus de 12% des capacités de notre cerveau au quotidien. Tirez-nous vers le haut !!!

Alors on microblogue ou pas ?

Oui nous pouvons microblogger, bien sûr. Nous le faisons déjà presque tous. Mais entre l'addiction et l'incitation égocentrique à être lu, il faut essayer de trouver une fonction au microblogging : teaser un travail rédactionnel plus conséquent, communiquer avec les autres rapidement et quasi gratuitement, ou mettre en avant de l'info qui parfois ne justifie pas plus de place...et surtout éviter le piège consistant à vivre au travers du microblogging comme un moyen de communication exclusif et suffisant de notre temps. On peut même s'interroger sur l'avenir de cette pratique : il ne faudra peut-être pas s'étonner de voir très prochainement des enfants en bas âge communiquer entre eux avec des pâtes alphabet pour se faire passer des messages du type " la nourrice pue du bec" ou " j'ai envie de jeter mon petit pot par la fenêtre".

Gloups.


samedi 3 octobre 2009

30 ans de déséquilibre...




Octobre 1979. La France par le biais de Raymond Barre, alors premier ministre, présente son budget. L'objectif d'équilibre budgétaire qui était fixé est atteint. Ce sera en revanche la dernière fois, car dans les 30 années qui suivront, aucun budget présenté par l'État français ne la sera à nouveau. Avoir 30 ans en 2009, c'est aussi être le fruit d'un déséquilibre et d'un endettement exponentiel, ce n'est pas juste faire parti de la génération sacrifiée en terme d'emploi.

BON JUBILE L'EQUILIBRE !!!


jeudi 1 octobre 2009

† RIP Mr Manatane...

Nous sommes en 1996. Un curieux personnage apparait pour la première fois sur le PAF dans l'émission présentée par Michel Field et Mlle Agnès C'est pas le 20h (sur Canal +). Maîtrisant la langue de Molière comme personne (malgré un accent belge pourtant assez prononcé), emmitouflé dans une robe de chambre et assis confortablement dans un fauteuil en cuir toilette, il commente un programme humoristique court sous forme de roman photo (accompagné d'une délicieuse petite musique d'ascenseur) et répondant au doux nom de Jamais, au grand jamais.

C'est homme, ce génie en devenir, c'est
Monsieur Manatane


Cette première série de sketchs (qui sont tous des conseils en savoir-vivre) rencontre son petit succès d'emblée, elle est le terreau à l'élaboration du projet qui va magnifier son œuvre. Entendez par là Les Carnets de Monsieur Manatane. Magneto Jeff...

1997. Philippe Gildas quitte l'emblématique émission NPA qu'il anime depuis quelques années, Alain De Greef le fait remplacer en partie en la personne de Guillaume Durand et cherche du coup un programme humoristique innovant. Monsieur Manatane le démarche avec 2 pilotes de ses carnets : La Thaïlande, sketch où l'on voit Manatane en train de s'adonner aux joies du tourisme d'Evians dans un hôtel de Bangkok, et Le Japon, dans lequel on le voit vanter les mérites du combat à l'asiatique avant de finir son adversaire à l'américaine. La direction de NPA est tout de suite conquise et signe pour deux saisons avec notre ami belge qui leur fournira 48 épisodes.

Sa folie pure l'amènera à se taper la fille d'un milliardaire colombien dans une soirée à Cannes, à faire le tour du monde en navigant bourré sur un cargo, à gérer un élevage de champions qui sont en fait des footballeurs, à partir chasser au Sénégal pour au final manger des excréments sous sa palladium, à faire une GDLF (entendez par là une Grève De La Faim) dans une église en cachant de la nourriture dans un livre...pour ne citer que ces moments dantesques qui ont fasciné une génération entière d'ados accros à l'humour belge et à l'humour noir.

Malheureusement, tout a une fin. Monsieur Manatane est poignardé à l'été 1998 par la direction de Canal + qui décide de ne pas prolonger Les Carnets de Monsieur Manatane. On ne saurait jamais si l'affaire Georges Cravenne, au travers du sketch sur les Césars, aura eu un impact sur cette décision (Canal + n'a pas trop assumé à l'époque que Manatane se moque du fondateur des Césars).


Afin de continuer à faire vivre le génie qu'il était, son œuvre fut quant à elle packagée en 2005 dans un coffret DVD, et ses textes furent eux publiés par un éditeur en mars 2009. Une légende de l'humour repose désormais à l'INA et sur le web, une certaine idée de l'humour à la télévision n'a quant à elle pas réussi à franchir les années 2000.

RIP Mr Manatane

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