samedi 19 septembre 2009

Best Friends Forever



Focus aujourd’hui sur une des séries phares de la chaîne américaine HBO qui ne démérite pas avec les saisons : Entourage. Starring de gauche à droite : Drama, Turtle, Vince, Eric et Ari.

Dans un rythme urbain gouverné par les séries us, entre diffusion sur les networks américains et disponibilité des sous-titres français, le tissu social se fragilise. “ - Apéro ce soir à la Fusée ? - Oh tu sais, je suis un peu fatigué en ce moment, je crois que je vais bouquiner un peu et me coucher tôt.” Mais oui mais c’est bien sûr. Ne soyez pas dupe de cette excuse qui prolifère et mute comme une grippe A, on entend déjà l’imparable : “Je vais rester chez moi, je crois que je couve un truc.” Remisez donc votre ballon de rouge et son fond de jazz manouche, votre so-called ami est parti retrouver ses vrais potes au bord d’une piscine à L.A, California, U.S.A.

Entourage donc. On vous prévient : c’est hautement addictif. Avec teneur garantie en situations vitaminées et rebondissements naturels. Sans ajout de ces climax artificiels dont Jack Bauer aime à se faire des tartines 24 fois par jour. Quelques précautions d’usage cependant : forts de notre expérience, nous ne saurions recommander à nos lecteurs de s’en tenir à une séance hebdomadaire mais plutôt de faire provision d’une bonne demi-saison, avant de prendre son vol canapé-L.A et de boulotter les épisodes comme autant de carreaux de chocolats. Rendez-vous compte : chaque épisode ne dure pas plus de 25 minutes-calories... Cinq saisons à consommer sans modération mais avec reconnaissance comme un buffet gourmet à volonté. Certains épisodes invitent facilement au mini-culte alors bien sûr, on pourrait leur trouver une température de dégustation mais bon... comment dire... ce serait dommage. Cette série doit d'autant plus se manger comme un bon hamburger qu'elle conserve le goût de l'entrecôte.

Vincent Chase, facile pour lui

Une viande encore tendre : celle de quatre hommes saisie dans toute la vigueur de leur twenty something avant d’être arrosée de l’inimitable sauce HBO. A leur tête : Vincent Chase, jeune et séduisant acteur estampillé sensation hollywoodienne du moment. Il accède soudainement à la gloire, l'argent et les filles peu farouches... mais comme il veut pouvoir répondre "Life changes. Friends don’t." aux journalistes de Vanity Fair et bien il s'entoure de ses pires potes de toujours, originaires comme lui du Queens et nous propose un “Vis ma vie d’étoile montante à L.A”. Oui je veux. Toujours mieux que de toiletter des chiens à Nyons.

Drama : une perfection du genre.


Vincent est le baby bro de Johnny Drama, vieille gloire d’obscures séries TV, qui ne vit que pour voir sa carrière redécoller. Tant de crasse fierté au service de tant de loositude objective... vraiment, c'est quelque chose. Sachez, pour la petite histoire, que Johnny est incarné par Kevin Dillon qui n'est autre que le frère un peu occulte de Matt, la mise en abyme n'est-elle pas vertigineuse ? Il y a aussi Eric Murphy, le meilleur ami, le frère de confiance, la tête pensante, l'épaule rassurante, bientôt parachuté manager de Vince. Sa petite taille et sa sensiblerie - rendez-vous compte, il est capable de tomber amoureux lors d'une partie à trois - lui valent moqueries et quolibets de tout poil. Enfin, Turtle, le rigolo de service, jamais le dernier à tirer sur un bang ou faire plouf dans la piscine, serait sans doute aussi puceau qu’un frère Jonas si Vinz ne s'était pas penché sur son berceau.

Tout ce petit monde vit plus ou moins aux crochets de Vince mais chacun apporte sa petite contribution à la communauté : Johnny cuisine bio, Eric lit les scénarios et Turtle conduit la limo. Autant vous le dire, ils deviennent tous très vite attachants dans ce grand bain de dupes où croisent grosses cylindrés et seins siliconés. Les grandes ré-sois dans les belles villas, les virées shopping dispendieuses, les quintaux de filles...oui oui oui mais ce qu'ils préfèrent avant tout, c'est les joies simples de l'existence : jouer à Gears of War 2 en fumant des joints par exemple. Kiffer tranquille entre potes quoi. S’en balancer des bien bonnes. Entourage : gros capital cool donc, Obama ne s’est d’ailleurs pas caché durant sa campagne que c’était là une de ses séries favorites. Même si ça vaut pas Thierry la Fronde.

Ari menace / Lloyd endure

La série s'attache bien sûr à décrire l'évolution de la carrière de Vince, placée sous l'égide d'Ari Goldberg, son agent complètement survolté, sans foi ni loi, misogyne, homophobe, xénophobe à faire fureur dans tous les dîners de sales cons. A chaque épisode, c'est un numéro irrésistible qui vous attend : le talent de Jeremy Piven confine au génie. Notons que Ari ne serait rien aujourd’hui sans Lloyd, son coquet petit assistant dont les préférences sexuelles autorisent tous les dérapages verbaux du saint boss, lequel ne s’excuse jamais de demander pardon ni n’atteint le point Auvergnat. A ce propos, un site regroupe les oeuvres complètes de Ari Gold : http://www.arigoldquotes.com.

Voilà, au-delà de tout ça : la densité des personnages, la finesse des dialogues, la drôlerie des situations, les prouesses de l'interprétation... la série renseigne aussi brillamment sur les dessous de l'industrie du cinéma : ses coups foireux, ses tractations hystériques, ses tournages épiques...en bref un monde impitoyable. On a beau savoir, il faut le voir. Petit cachet d'authenticité : les aventures de nos compères seraient inspirées de celles de leur glorieux producteur : Mark Wahlberg à son arrivée à Hollywood. Donnie Wahlberg, l’ex bad boy des NKOTB, est bien embarrassé d'ailleurs, la logique voudrait qu'il soit à la source du personnage de Drama. Autre bonus non négligeable, des stars pour de vrai font des apparitions dans leurs propres rôles...ou pas. Assez savoureux de croiser James Cameron confier un rôle à Vince ou Jamie Lynn Sigler (alias Meadow Soprano) faire les yeux doux à Turtle ... et puis ludique aussi : “Tiens mais ce serait pas le papa gâteau de la Fête à la Maison ? ” A vous de reconnaître les petites célébrités dont personne ne se rappelle ni le nom ni même l'existence, aussi con et convivial qu'un quizz sur Facebook.

Alors emballés ? On pourrait bien sûr reprocher à la série de parfois tourner en rond avec des intrigues qui procèdent de ressorts identiques : Vinnie va-t-il avoir le rôle ?/ Eric va-t-il emballer ce soir ? Peu importe, on prend quand même, la vie est faite de répétitions, blablaba et les 5 premières saisons s’engloutissent en moins de temps qu'il n'en faut à Drama pour se prendre un vent. La 6ème saison est en cours de diffusion aux States. Qu’attendez-vous ? Les coffrets ? Common.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Recettes les plus consultées