jeudi 29 avril 2010

Préparer l'avenir 1 : enfin un guide de survie pour ceux qui n'ont pas envie de sauver le monde. Tome 1 : la nourriture



Le sommet de Copenhague est terminé. Soit.

Il n’a pas changé ce qu’on voulait qu’il change, il n’a pas abouti aux décisions qu’on attendait, il n’a résolu aucun conflit et chacun est reparti comme d’habitude, avec le sentiment agréable d’avoir enfin fait bouger rien du tout. Les petits fours sont tombés, le champagne a coulé, des milliers de mots bienveillants ont été échangés, si c’est pas rien ça alors… Après tout Rome ne s’est pas faite en un jour, et le climat attendra qu’on lui dise où faire caca. On va pas se laisser mettre la pression par deux ours polaires et trois hippies quand même.

Les dirigeants de notre planète font un savant calcul : quand les sept plaies du GIEC s’abattront sur la planète et ses occupants (surtout sur ses occupants en fait), soit leurs mandats seront terminés et ils auront beau jeu de créer des fondations et de critiquer avec condescendance l’inaction potelée du pouvoir en place, sur ton de « je l’avais bien dit mais personne n’a voulu m’écouter », soit ce sont des dictateurs et après tout, ce qu’on pense d’eux, ils s’en carrent l’oignon. Résultat, on construit la digue gravier après gravier en fêtant chaque caillou pendant 40 jours et 40 nuits alors que les cavaliers de l'apocalypse sont déjà garés devant la salle des fêtes.

Puisque, donc, rien ne sera fait pour nous sortir de là, autant prendre acte et préparer l’après. Organisons notre survie maintenant pour nous trouver en haut de la chaîne alimentaire lorsqu’on devra défendre la cuisine à l'arme lourde.

La survie s’organisera donc en plusieurs étapes, que nous déclinerons au fil des semaines. Merci à ceux du fond de suivre, il n’y aura pas de polycopié à la fin. La rédaction stocke le papier pour chauffer les locaux.



PREMIERE ETAPE : SE NOURRIR

Le nouveau monde qui nous sera proposé ne comprendra pas de Fast Food, pas de supérette, pas de traiteur… Ce qui ne sera pas un problème pour les provinciaux (qui auront probablement toujours les Caféterias Casino et les camions à pizza) deviendra une réelle problématique pour les citadins, qui se lasseront vite de ronger le crépi des murs. Plusieurs solutions s’offrent à eux :

- Le cannibalisme : solution la plus évidente il est vrai, quoique la plus risquée...qui sait si le sympathique quidam que vous êtes en train de boulotter n’aurait pas pu vous expliquer la course des planètes par exemple. Vous pourriez également tomber sur l'un des nombreux contaminés qui peupleront les files d'attentes de la soupe populaire, ou encore sur un alcoolique ou un drogué. Quoique dans ces deux derniers cas, l'expérience peut prendre un aspect ludique bien réconfortant en ces temps troublés. Attention avec les piercings toutefois.

- Le vol et le pillage : pas le plus simple vu que les réserves seront probablement défendues par d’autres personnes plus rapides que vous, et normalement mieux nourries. Il est également à prévoir d'être un peu moins bien accueilli à partir du deuxième ou du troisième raid. Cependant un pillage réussi peut vous fournir de quoi manger pendant quelque temps, d’autant que complété de cannibalisme il permet de conserver un régime varié. Un groupe de mercenaires ou de hooligans peut vous être de la plus grande utilité, mais n'oubliez pas que plus de monde nécessite plus de nourriture. Et que pour un hooligan, vous êtes aussi de la nourriture.

- La chasse : même dans une grande ville, le gibier peut s'avérer foisonnant pour qui sait regarder ; pigeons, rats, chiens, chats, touristes, toutes sortes d'animaux vous permettrons de varier votre alimentation à condition d'avoir un minimum d'adresse et de ne pas être trop regardant sur l'origine du produit. Cela dit, le goût et les maladies véhiculées par la plupart d'entre eux vous motiveront sans doute rapidement à étudier les deux premières solutions.

- L’abstinence : solution la plus court terme. En effet, il est prouvé que si on ne mange pas pendant deux semaines, eh ben on meurt. Rien ne sert de prendre exemple sur le serpent ou le crocodile, nous n'avons rien à voir génétiquement avec ces deux poissons. Préférez l'une des solutions précédentes.


Nous verrons dans un prochain chapitre, comment protéger ce corps si bien entretenu qu'est le vôtre. D'autant que votre charge pondérale fera l'effet d'un aimant pour tous les petits camarades qui auront choisi le cannibalisme. Quand on vous dit que la fin du monde c'est fun.

2 commentaires:

  1. Une question me brûle les lèvres Gamote...si on boit son urine et qu'on mange ses excréments, on peut tenir combien de temps d'un point de vue logistique ? A quel moment atteint on son propre seuil critique ? Je me demande si une courbe de type "logarithme népérien inversé" n'illustrerait pas parfaitement cette expérience...mmm...pfff....

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  2. eh bien le sujet est justement abordé dans un fameux livre de Xavier Maniguet ("Naufrages - comment survivre en mer" chez Filipacchi), figurez-vous que la réponse varie selon un certain nombre de facteurs : santé, âge, sexe (eeeh oui), poids, régime alimentaire habituel... On peut recycler sa propre urine un certain temps (malgré un certain nombre de complications), mais le problème viendra de l'alimentation. Outre le fait qu'à chaque passage dans vos intestin la matière fécale sera un peu moins nutritive, les bactéries qui s'y trouvent peuvent carrément vous tuer. Mieux vaut préférer la diète et sucer vos chaussettes, cela vous permettra de tenir une petite semaine.
    Nota : X.Maniguet précise que vous ne pouvez boire que votre propre urine, et si possible encore chaude.
    mmmmmhh pfffffff tousss tousss toussss rheeuuuark

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