lundi 29 juin 2009

Suuuuuper dunk de...Cathy Melain ?

Dans le quasi anonymat le plus total, nos basketteuses françaises sont devenues championnes d'Europe à Riga pour la deuxième fois de leur histoire le samedi 20 juin 2009. Ont-elles pour autant fait vibrer les parquets au point de nous donner envie de nous intéresser de près à ce sous-segment des sports collectifs ?


LES FRANÇAISES CHAMPIONNES D'EUROPE 2009

Samedi 20 juin 2009, Riga. Il est 20h45. Le "5 Majeur" féminin français empoche à la fois son second titre de champion d'Europe de basket, et son billet pour la prochaine coupe du monde. Les "Bleues" viennent de battre leurs homologues russes en finale sur le score catastrophique de 57-53. France Télévisions a décidé finalement de retransmettre le match sur France 2 / France 3 pour rester fidèle à sa politique du "on fait tout ce qu'on peut pour proposer un éventail de sports le plus large possible en surfant sur l'actualité". Mais existe -t-il véritablement un public et des médias en France prêts à soutenir les sports collectifs féminins comme le basket ?

L'OBJECTIF MÉDIATIQUE MANQUÉ DE FRANCE TÉLÉVISIONS

Depuis quelques années, les journalistes sportifs de France TV ont pris l'habitude de chercher à imposer aux téléspectateurs des sports collectifs et des événements à l'aura médiatique quasi nulle. On pense par exemple au Football Américain via la diffusion du Super-Bowl tous les ans (diffusé un dimanche soir à 01h30 du matin...), ou à La Coupe de La Ligue de Football que France Télévisions a accepté de payer 8 millions d'euros afin d'en être l'unique diffuseur. Pire, pour la finale du championnat d'Europe de basket féminin, France 2 / France 3 ont changé leur programme en dernière minute après avoir quémandé les droits du match à Sport + et décidé de commenter le match depuis Paris. La couverture médiatique des compétitions féminines (surtout les sports collectifs) fait donc également parti de ces missions de service publique qui ressemblent plus à de la propagande maladroite et chauviniste qu'à un vrai pari sur le long terme pour rendre ces sports attractifs.

LE PUBLIC FRANÇAIS FAN DE BASKET US

De toutes façons, il faudra repasser pour séduire les vrais fans de basket en France tant les amateurs suivent pour la plupart ardemment la NBA (National Basket Association) mais ne se mobilisent pas pour le basket français. Il est vrai que l'idée de voir des Bourg en Bresse / Gravelines ou des Hyères-Toulon / Orléans sur France 2 en lieu et place des Orlando Magics / LA Lakers ou Boston Celtics / Chicago Bulls que propose Canal+ ne parait pas très séduisante. De plus, le niveau du basket français ne justifie pas vraiment qu'on s'y intéresse de près car le championnat manque de moyens pour recruter de réelles stars qui font le spectacle. Or sans spectacle, pas de médiatisation. Et sans médiatisation, peu de chances de devenir une nation du basket reconnue.

LES RAISONS DU DÉSINTÉRÊT DES TÉLÉSPECTATEURS POUR LE BASKET FÉMININ

La NBA écrase tout sur son passage et le basket est peu médiatisé dans l'hexagone. La place réservée au basket féminin y est donc très mince. 3 autres raisons viennent en plus accentuer ce problème :

Tout d'abord le manque d'intensité. Si vous demandez à nos accros de la NBA ce qu'ils pensent du basket féminin français, ils vous répondront que les matchs importants du genre démontrent une énorme différence d'engagement par rapport aux hommes. Le score de 57-53 en finale de l'Euro féminin samedi dernier illustre parfaitement cela (chaque équipe en NBA marque en moyenne une centaine de points).

Ensuite la lenteur. Aux vues des images, on se demande parfois si ce n'est pas du basket handi-sport en fauteuil roulant qui nous est proposé en lieu et place d'une finale de championnat d'Europe. Cette différence de rapidité est valable aussi pour pas mal d'autres sports collectifs à vrai dire, mais elle est très marquée dans le basket car les hommes ont des avantages physiques qui jouent sur la vitesse du jeu (taille, détente, muscles...).

Enfin l'absence réelle de spectacle. Aucun risque de voir un smatch, ni un dunk. Aucun risque non plus de confondre les joueuses car personne ne les connait. En effet les stars françaises répondent aux doux noms de Cathy Melain, Isabelle Yakoubou-Dehui, Florence Lepron, Elodie Godin...Elles sont malheureusement considérées comme des soldates inconnues du sport.


LA MIXITÉ DES FÉDÉRATIONS SPORTIVES FRANÇAISES BLOQUE LA PROMOTION DES SPORTS COLLECTIFS 100% FÉMININS

Pour rendre les sports collectifs féminins plus attrayants, finalement peut-être aurait-il mieux valu imposer des sports différents entre hommes et femmes. L'histoire de la création du basket féminin est intéressante de ce point de vue là. En effet, apparu juste après le basket-ball en Angleterre (mais originaire des Etats-Unis), le Netball était censé devenir un basket-ball féminin. Joué à 7, il est de nos jours pratiqué principalement dans les pays du Commonwealth en Océanie. Mais comme souvent en Europe, on a préféré créer des Fédérations en charge du sport masculin ET féminin. Pour autant ces même Fédérations n'ont pas jugé utile d'expliquer à ses licenciées qu'il était très difficile de dunker avec des ongles longs vernis en bleu/blanc/rouge, comme ce fut le cas pour les françaises lors de leur finale. Mais de toutes façons, personne ne s'en souviendra...

2 commentaires:

  1. C'est dingue, ce thème n'intéresse décidément personne (0 commenataire). Il se pourrait que l'article ait vu juste...

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  2. Comme quoi les choses peuvent changer... 4.5 millions de telespectateurs pour la finale des Braqueuses vs l'Espagne.

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