mardi 16 juin 2009

La Bogossitude sans V comme Vendetta


“ - Salut euh...ça va ?
- Heu ouais mais t’es qui ?
- Tu euh...enfin j’imagine que tu...euh... voudrais pas trop sortir avec moi ?
- Heu...Non.”

Ring a Bell ? This is The Best Feel Good Teen Movie Ever. The French Pie dans ta face grêlée de spots encore fumants. Buzz chaud comme une chaussette d’ado. Potache mais pas que... déjà culte de partout, au milieu, sur les côtés. Hyper-réalisme immersif pour tous les oubliés de la gloire des années collège.

Ici, ça sent pas la madeleine mais le Biactol, l’Eau Précieuse... les problèmes de peau : pas facile de leur dire Ciao. Rappelez-vous : les pelles, les râteaux... avec pour seule religion se taper des filles ou embrasser des garçons. Le coeur qui de battre s’arrête pour un oui, un non : “Elle/Il m’a dit bonjour." La lutte pour un monde meilleur : “On peut même plus se branler tranquille dans cette maison” où la moralité vacille parfois : “En général, je préfère acheter mais voler c’est cool aussi.” Dictature de l'attitude ou nouveau pull pour une nouvelle vie, travail d'ambassade pour le bête droit de peloter un sein à peine éclos quand la langue n’en peut plus de tourner à vide. Et puis dire “je t’aime” avec la gravité d’une moule. Paradoxe des corps jeunes et frappés des pires disgrâces, rose du coeur si fragile et éphémère... Le Tout Virginal pour ses Parties Génitales, possible allégorie de l’adolescent où à dire vrai, tout sonne faux... sauf dans le film.

Multiple, volatil, bouillonnant, le Jeune est ici parfaitement croqué... avec la précision d’un entomologiste : Riad Sattouf. Et la grâce d'un filet à papillons...dans le ventre. Complète immersion lorsque tout frappe ici avec force d’acuité des premières fois : les plus grandes joies au prix des plus grandes peines, avec la certitude que rien ne sera jamais ni meilleur ni pire... jusqu’à la rentrée d'après. Et c’était aussi con que ça finalement.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Riad Sattouf ne fait pas sa Coppola. Pas d’insoutenable langueur de vivre ni de Trip Fontaine-Josh Hartnett à rétro-mèche mais des créatures du réel qui ne dépareilleraient pas dans un casting de Judd Apattow : Camel et Hervé. A peine consent-il à sublimer d’une bande son envoûtante - co-signée avec The Flairs et à écouter sans faute sur notre Mix & Cook - les mésaventures de ses jeunes héros turgescents. Mais surtout le cinéaste met tout son talent d’auteur de BD à succès ( Retour au collège, le Manuel du puceau, la Vie secrète des jeunes…) au service du rythme pour un zéro temps mort littéral. Scène culte sur scène culte, garanties sur papier.

Vraiment. Tout est si finement observé, si pleinement interprété, si irrésistiblement drôle. Ce film fait un bien fou. Les Beaux Gosses. Riad Sattouf. Courez-y. Vous n’en reviendrez pas.

8 commentaires:

  1. Merci pour cette référence à Trip Fontaine, modèle de fumisterie et de petit collier regrettable...

    Comment on fait pour baver avec vous les cocos ?

    Je pourrais m'appeler Ben A Moutarde ou un truc comme ça pour vous aider à me répandre sur des sujets importants.

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  2. Bienvenue cher Ben A Moutarde ! Bien sûr, nous comptons sur toi pour relever un peu plus la sauce.

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  3. +1 à Xavier pour le petit collier fontainien, les playboys à ras de cou, it's a don't. Quel bonheur de retrouver ta plume, douce Eva ! Tu avais une Rolls pour te lancer, dire qu'on aurait un jour notre Judd Apatow à nous, je ne m'étais jamais autorisé à espérer. Après avoir commis Sexy Boys, la France ne pouvait être que maudite.

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  4. Hou Yeah, Charlotte est dans la place. Hey, tu sais quoi...je laisse passer dix jours et j'y retourne. JE NE M'EN REMETS PAS DE CE FILM. Sexy Boys, faut que je le vois...en toute abnégation pour notre petit lectorat, cela s'entend.

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  5. Je suis pas étonné que ce soit réussi, Riad Sattouf est l'un des auteurs de BD les plus talentueux, sa série des Jérémie est vraiment bien sentie. La vie privée des jeunes dans Charlie Hebdo itou. Il tient son petit filon avec les chroniques pubescentes.

    J'ai également reçu une invitation de Bernard V. de Paris pour venir écosser les petites brèves en votre compagnie. Je fais la plonge aussi. En revanche je jette les crabes directement dans l'eau bouillante, je n'y vais pas crescendo, ça attendrit trop les chairs.

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  6. Radis Donc, ô joie, bienvenue, collier de fleurs de vahiné...c'est gonflé. Moi je dis, plus on est de toques, meilleure est la carte et...plus vite se débarrasse la table.

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  7. Et on fait comment pour voir le film quand on habite en Ecosse??? Je rigole encore des expressions telles que "spots encore fumants" ou la "gravité d'une moule". Pondez-nous des articles comme ça tous les jours please, c'est bon pour la santé mentale.

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  8. Rhâaaaaa....comme je te plains. Ce film est à voir dans les meilleurs délais. Bain de jouvence garanti...aux huiles essentielles de vieux pull. Thanks for your support darlingue.

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