vendredi 19 juin 2009

Les pieds de Damoclès


"On regarde en l'air et l'on ne voit pas ce que l'on a à ses pieds."
Lucien - La Double Accusation

Notre ami le philosophe grec Lucien, qui devait être un de ces branques qui zonait en spartiates dans le quartier de l'acropole à Athènes, ne croyait pas si bien dire en l'an 125...mais parlait-il de métaphysique ou de l'hygiène de ses propres pedems ? Vaste interrogation que nous suscite là l'ami grec... mais nous tenterons d'y répondre une autre fois.

Sa citation en appelle surtout une autre bien plus fondamentale que nous allons essayer de décrypter:

"On regarde en l'air et l'on ne voit pas ce qu'elles ont à leurs pieds."
Bernard Vinaigre - Vous êtes toutes Coupables

Dans bons nombres de cas, le regard de l'homme moderne vis à vis de la femme moderne se porte naturellement sur le visage, le décolleté, le fessier... La conséquence de ce comportement traditionnel est que certaines jeunes femmes (que nous pouvons appeler Les Petits Chats et qui sont censés représenter des jeunes femmes fraîches, ballerinées ou sandalées, timides et pudiques pour la plupart d'entre elles) cherchent à se faire passer pour de véritables séductrices en portant les artifices fournis par la mode citadine, tout en en contrôlant le dosage afin de ne point trop en faire et d'éviter de tomber dans quelques paradoxes esthétiques. Certaines mauvaises langues diront même qu'elles utilisent vêtements et accessoires autant pour se mettre en valeur que pour se protéger, en essayant à tous prix de ne pas évoquer l'idée d'une quelconque forme de nudité auprès des hommes.

Sont-elles pour autant si sûres que cela de contrôler tous leurs sujets ?

Et bien non, car de véritables experts en détection du nu habillé féminin ont vu le jour en downloadant leur intérêt sur LE seul talon d'achille de la femme dans son rapport à sa propre nudité : le pied.

Certes dans cette catégorie d'hommes de terrain, on y trouve aussi quelques ignares auscultant le sol dans le seul but d'éviter de piétiner une déjection canine, mais une majorité sont des érudits et n'ont que deux objectifs : scruter un maximum de pieds dénudés et accéder à la zone de dénuement optimale. Et il faut reconnaître que pour cela ils sont bien aidés par la complicité du printemps et de l'été, périodes libératrices pour le pied pendant lesquelles se déroule un intriguant festival gratuit de chaussures ouvertes et de pieds à l'air libre en milieu urbain.

Que faut-il en penser ? difficile à dire, peut-être faut-il juste chercher à les comprendre en les observant à leur tour. Pour les trouver, positionnez-vous à proximité d'un Starbucks Coffee en ébullition le mercredi après-midi ou dans un quartier rempli d'étudiantes ayant fini leurs partiels, vous y croiserez peut-être l'un d'entre eux en train de ressentir à ce moment là une forme d'impunité agréable, cachés derrière un journal en terrasse d'un café, le tout en humant tranquillement cet air qui fleure bon pureté et ignorance.

Vous en conclurez alors qu'il existe des hommes sensibles au street barefooting féminin, que les jeunes femmes n'ont pas conscience du cadeau involontaire qu'elles offrent en bradant leurs pieds pendant 4 ou 5 mois par an. Vous vous direz surtout que tout ceci n'est en aucun cas une tentative de réponse à la question métaphysique posée par ce con de Lucien (notre philosophe grec en spartiates), mais plutôt un clin d'œil vinaigré sous la forme d'un pied de nez à l'hiver, ce voleur de nudité.

10 commentaires:

  1. Je vais donc me balader carrément pieds nus à partir de maintenant.

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  2. Maurice Chevalier en son temps avait déja mis le doigt sur les tout petits petons d'une certaine Valentine, en quelques couplets d'un érotisme primesautier qui a du faire rougir bien des adolescents de la IVè république (et probablement causer quelques nuits humides, mais ce ne sont là que des hypothèses...) :

    http://www.youtube.com/watch?v=ALX7WCTiFOg).

    Alors merci Bernard de mettre vous aussi vos talents d'observateur avisé de vos contemporain(e)s au service de la sensualité.

    Je me suis fait un devoir de partager avec certaines de mes collègues (un sympathisant de la cause, ne perd pas une occasion de faire un peu de prosélytisme)... Et je vous livre VERBATIM l'aplatissante réaction de l'une d'elles, que je salue au passage, si elle sait lire :

    "ouais mais les grecques n'avaient pas de chaussures donc elles avaient les pieds sales...".

    Dont acte.

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  3. Cher Radis,

    Merci d'avoir permis le partage de ce témoignage.

    Dites à votre collègue que certaines civilisations vénéraient les pied nus (même sales) car considérés comme des "Caprices des Dieux" et que d'autres les redoutaient car perçus comme une "zone de putréfaction corporelle".

    Entre soumission et dégoût, le fétichisme est l'arbitre de cette guerre sans fin.

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  4. Moi aujourd'hui je porte des spartiates noires et mes ongles sont vernis de rouge. Je suis donc une bombasse des pieds (il faut bien être une bombasse de quelque part, hein).

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  5. Mathilde et Debbie, je pense que notre ami Vinaigre sera très sensible à vos appels du pied. Je vous le présenterai à l'occasion, c'est quelqu'un de tout à fait charmant. Et bravo pour le soin que vous apportez à vos extrémités car comme on dit : qui veut bombasser loin commence par là.

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  6. Radis Donc, je me délecte de votre plume. J'attends votre premier post avec une impatience non dissimulée.

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  7. Cher Vinaigre, quel ne fut pas mon étonnement quand j'appris ce soir que vous discutiez à tout va de MES pieds avec Anna sur l'INTERNET. Cet étonnement fut bientôt remplacé par un incompréhension total lorsque j'appris que vous (oui vous deux) profitiez de mon absence pour séverement critiquer mon sublîme pied grec.
    Mon pauvre, quelle pitoyable manifestation de jalousie! C'est parece que tu n'as pas de beau pied comme moi et que tu ne peux pas les regarder que obligé de regarder ceux des autres.
    Moi au moins je fais VIVRE ma différence.

    (Au fait qui est-ce qui va mettre ses soi-disant pieds dégeu dans ton lit cette semaine?)

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  8. Cher Barthélémy, je vois que l'information se diffuse à vitesse grand V au sein d'un même foyer, fusse-t-il franco-germanique. La teneur de la discussion avec votre compagne n'avait BIEN ÉVIDEMENT pour but unique que de lui faire réviser le "lexique du pied" en vue de son examen de français à venir. Je me mets au service de votre cause commune et me voici bien mal récompensé ! Me voilà désormais dans de beaux draps...

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  9. ABA : Admiratrice de Birkenstock Anonyme

    Cher Mr Vinaigre, je suis étonnée que votre pamphlet n’est porté aucune appréciation sur la célèbre chaussure allemande, extrêmement confortable au demeurant et dont l’esthétisme pourrait laisser certain de glace…
    Pouvez-vous réfuter la thèse que les Birkenstock sublime le pied des femmes ?!

    A très bientôt,

    ABA

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  10. Chère ABA (n'avez-vous pas une cousine qui faisait de la pop suédoise d'ailleurs ?)

    J'ai été très hésitant (voir même tremblant) au moment de publier mon article, je n'ai cessé de me dire: suis-je dans le vrai ?

    la problématique Birkenstock s'est d'ailleurs posée à tous niveaux : est-on dans le nudité ou dans le confort ? est-ce une chaussure générationnelle ?

    La traduction française donne une piste de réponse. Birkenstock = "semelle en bois" (du bouleau pour être exact). Nous sommes donc plutôt dans le confort.

    Mais cependant en observant ces derniers jours par 35 degrés les femmes équipées de ces modèles de chaussures ouvertes, j'ai constaté que Birkenstock pouvait aussi se traduire par "semelle en bois + marque du pied humide".

    Vous l'aurez compris, avec les BS, j'atteins donc une forme de limite à la sublimation du pied féminin (même si je reconnais que certains modèles de BS sont assez jolis).

    Désolé mon message est long mais avec ce thème je m'emporte quelque peu.

    MERCI BEAUCOUP DE VOTRE QUESTION, ABA

    A bientôt.

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