vendredi 28 mai 2010

The Lanskies envahit la Flèche d'Or

Ils ont tour à tour été comparés aux Arctic Monkeys et à Bloc Party, à Franz Ferdinand et aux Kaiser Chiefs. Aux ténors du rock anglais  contemporain, The Lanskies n’a pourtant pas grand-chose à envier. Sacrée révélation de l'itération 2008 des Vieilles Charrues, la formation normande nous livre, deux ans plus tard, Bank Holiday, un deuxième album en forme d’uppercut. Ils boxeront ce soir sur la scène de la Flèche d’Or.

Spontanés et efficaces, les cinq normands empruntent autant à la noirceur du post-punk qu’à l’évidence de la britpop. Ajoutez une louche de new wave sérieusement épicée et laissez infuser sur scène pour obtenir une « hot wave » - appellation autoproclamée - survitaminée et enthousiaste. Comme un voyage instantané dans les clubs d’outre-Manche, là où le rock sait aussi faire danser. L'Eurostar en moins cher. A eux seuls, trois froggies, un allemand et leur chef de file anglophone provoquent avec une arrogance toute britannique trente années de pop anglo-saxonne sans rogner sur l’énergie. Il y a quelque chose d'érudit dans ces 12 morceaux. On y croise les grands noms, version dynamitée: The Smiths, Echo & The Bunnymen,  Cure, Joy Division... Seuls aux abonnés absents, les frères Gallagher qui n’ont manifestement pas grand-chose à faire là. Résultat : ça chante anglais, ça sonne anglais, ça swingue anglais. La faute sans doute au charismatique Lewis Evans,  frontman d’origine galloise.



Dès les premières mesures de l’imparable single Bank Holiday, le chant scouser de Lewis convoque invariablement le fantôme de Robert Smith, l'énergie en plus ; Kele Oreke (Bloc Party) n’est pas loin. Les deux guitares moulinent infatigablement un authentique sens de la mélodie, la basse sort tout droit des années 80, la batterie est métronomique. Avec elle, comme une irrésistible envie de remuer du popotin. La voix haut perchée décline le plus souvent des thématiques légères qui pourraient tenir dans le tryptique : « girls, booze and (bank) holiday ». Le plaisir avant tout. Comme celui de voir cette usine à singles (However, Bank Holiday, Odile, Jesus) prendre son pied sur scène. Car c’est bien là que ces caennais d'adoption comptent conquérir la L1 du rock français. En attendant l'Europe, un groupe qui ne manque pas d'humour (leur nom est un hommage à peine dissimulé au commissaire David Lansky), et que les amateurs de rock british auront tôt fait de glisser dans leurs playlists estivales.


The Lanskies + Da Brasilians (pop-soul) + Pollux From Rio (électro-rock) :  vendredi 28 mai (20 heures) à la Flèche d’or, 102 bis, rue de Bagnolet – 8€ avec conso (sur place)

The Lanskies - Bank Holiday (Indelible Records), disponible depuis le 24 mai en CD et téléchargement légal.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Recettes les plus consultées