samedi 1 septembre 2012

Atom Heart Mother ou la fin du psychédélisme floydien ?


Un quatrième album différent


Nous sommes le 10 octobre 1970. Le 4e album de Pink Floyd vient de sortir. Le groupe l'a enregistré entre mars et août de la même année aux Studios Abbey Road. Il arrive juste après Ummagumma (1969) et avant Meddle (1971). Son nom : Atom Heart Mother (trouvé après la lecture d'un article parlant d'une femme avec un stimulateur cardiaque nucléaire). C'est aussi le nom du premier morceau de l'album.

Ce disque est à l'époque présenté par le groupe comme une transition vers autre chose, quelque chose de plus progressif, afin de se sortir du rock psychédélique qui caractérise leurs premiers albums. Les fans de cette période ont toujours été un peu sceptiques sur cette volonté du groupe de s'écarter dès 1970 de ce genre. Mais l'album reflète pourtant assez bien cette évolution, car si l'on exclut le premier titre de l'album qui semble obéir encore à une logique psychédélique sur certains de ses thèmes, le reste de l'album est définitivement plus posé et accessible, comme sur le titre If qui rappelle certains morceaux de Leonard Cohen.


Mais que penser du titre éponyme Atom Heart Mother ?

Ce titre, qui fait plus de 23 minutes (il aurait d'ailleurs du durer encore plus longtemps dans la mesure où la face d'un vinyle ne pouvait pas dépasser les 25 minutes à l'époque) n'est pas l'œuvre exclusive de Pink Floyd. En effet, le groupe a pour une fois co-écrit avec un musicien extérieur au groupe, l'artiste avant-gardiste Ron Geesin. C'est lui qui représente l'esprit général du morceau, via cette orchestration faite de chœurs et de cuivres. Sa composition portait à l'origine le nom The Amazing Pudding. Elle était jouée sous forme de quatuor depuis janvier 1970, donc plusieurs mois avant la sortie de l'album.

Atom Heart Mother, en tant que composition, fête donc ses 40 ans. Ce morceau est possiblement le dernier des Floyd à avoir une consonance psychédélique, certes en pleine mutation. Pour preuve, Stanley Kubrick a fait des pieds et des mains à l'époque afin de pouvoir l'utiliser au générique de début de son film Orange Mécanique. Le groupe a toujours refusé que ce soit le cas, et Kubrick a du porter son choix sur le morceau d'Henry Purcell "Musique pour les Funérailles de la Reine Mary", interprété par Walter Carlos. Pour vous rendre compte de ce qu'aurait donné l'intro d'Orange Mécanique en utilisant Atom Heart Mother, cliquez sur l'image d'Alex ci-dessous :

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